Seto : les tops et les flops de la saison hiver
Dans un contexte géopolitique et économique toujours plus compliqué, l’hiver des tour-opérateurs s’est soldé par un recul des ventes de forfaits de 3,3%, compensé par une hausse de la recette unitaire.
Lors du premier semestre de leur exercice commercial (1er novembre 2015-30 avril 2016), les tour-opérateurs membres du Seto (Syndicat des entreprises du tour-operating) ont vendu 1 335 613 forfaits , soit une baisse de -3,3%. La recette unitaire moyenne s’est établie à 1 142 € en hausse de +3%, générant un volume d’affaires de 1 525 M€ en quasi-stabilité (-0,4%). "Cela ne sert plus à rien de brader", note René-Marc Chikli, président du Seto. "Le prix ne sauve pas les destinations où les clients ne veulent pas aller", complète-t-il.
La France en forme
Les résultats de l’hiver sont marqués par deux facteurs principaux, note le Seto : d’une part, le marché est resté difficile du fait des conditions socio-économiques qui pèsent sur la consommation en France. D’autre part, le trafic sur plusieurs des plus grandes destinations "historiques" hivernales tels le Maroc et l’Egypte continue d’afficher une évolution négative, sur fond de "sensibilité sécuritaire" accrue.
Dans ce contexte, la France avec 333 074 clients (+3,8%) a réalisé une bonne performance de "valeur refuge", avec un volume d’affaires de 185M€, en hausse de +5,4%, et une recette unitaire de 554 € (+1,6%).
Autre motif de satisfaction : la stabilisation du chiffre d’affaires, notamment pour le long-courrier qui a dominé l’hiver, de nombreux TO ayant basculé vers des destinations lointaines pour compenser la désaffection vers quelques axes historiques en moyen-courrier. A 2 200€, la recette unitaire moyenne en long-courrier progresse de 3,4%.
Les Canaries rient
Le moyen-courrier, qui représente 43% des ventes de l’hiver, a été plus à la peine, avec 573 739 clients (-8,3%), soit un volume d’affaires de 397 M€, en baisse de -7,7% et un forfait moyen de 692 € (+0,6%). Les Canaries ont dominé largement le top 10. "On a atteint le summum cet hiver", juge le président du Seto.
Au global, l’Espagne a raflé la mise cet hiver avec 40,5% des parts de marché, contre 11,9% de l’hiver 2004-2005. A contrario, la Tunisie est passée de 16,1% il y a onze ans, à 1,6% cet hiver. Au global, 68% du trafic s’est fait vers l’Europe du sud l’hiver dernier. "Il a fallu retrouver des capacités et faire accepter des prix à la hausse aux clients", remarque René-Marc Chikli.
Islande (+39,5%), Pays-Bas (+24,2%), Portugal continental (+21,8%), Finlande (+20,8%) et Canaries (+12,2%) ont réalisé les meilleures performances, quand Tunisie (-78,9%) et Egypte (-51,7%) sont restées des lanternes rouges.
Viva Cuba
Le top 10 de l’hiver des destinations lointaines consacre le succès de Cuba "problématique vu la demande exacerbée" quand République domicaine et surtout Antilles françaises, perturbées par Zika, ont marqué le pas. "On a fait peur aux gens", regrette René-Marc Chikli.
Parmi les plus belles croissances, il faut noter les belles performances du Canada, du Japon (+40,3%), mais aussi du Sénégal (+29,9%) qui a repris des couleurs, sans oublier le Cap Vert (+24,5%).
La Chine (-38,3%) et le Brésil (-18%), malgré leur potentiel, sont parmi les perdants de l’hiver. Enfin, des destinations "historiques" de la saison d’hiver (comme par exemple l’Egypte et le Kenya) continuent d’afficher une évolution négative.
