Sécurité en France : les marchés d’Asie-Pacifique en baisse de 18% en 2016
» Après une année marquée par une série d’attentats, le chapitre France de la Pata révèle l’impact réel de ces événements sur la destination France auprès des marchés asiatiques. Si la baisse est significative, -18% attendus sur 2016, elle varie beaucoup d&rsqu
Ce n’est pas un scoop, les marchés asiatiques boudent la France, et tout particulièrement sa capitale. Près d’un an après les attentats du 13 novembre, le chapitre France de la Pacific Asia Travel Association (Pata) a présenté lors d’une conférence à Paris, le 19 octobre, les résultats d’une étude commandée à ForwardKeys sur les conséquences réelles de cette instabilité sur les marchés émetteurs en Asie Pacifique.
La "résilience" de la destination France
"Sur l’ensemble de l’année 2016, les arrivées devraient être en baisse de 18% par rapport à 2015", annonce Sébastien Cron, directeur marketing de ForwardKeys. Voilà qui donne le ton. Une tendance baissière qui colle aux résultats de l’étude sur les réservations aériennes. Au global, de novembre 2015 à octobre 2016, le réceptif France a subi une baisse de 24,4% des réservations émises par les marchés asiatiques, avec des chutes vertigineuses aux moments clés.
Entre le 13 novembre et le 28 décembre 2015, les réservations se sont effondrées de 80%, avec un impact fort sur le nouvel an chinois. Nouvelles baisses marquées après l’attentat du 22 mars à Bruxelles, et celui du 14 juillet à Nice.
"Nous avons enchaîné les événements malheureux mais la France est une destination incroyablement résiliente. La fréquentation remonte systématiquement, et assez vite", souligne Sébastien Cron. En février 2016, la baisse n’était d’ailleurs plus que de 17%.
Une situation hétérogène en Europe et en Asie
La crise a des conséquences, pas toujours négatives, sur l’ensemble des marchés européens. D’autres villes que Paris, portes d’entrées des tours européens organisés par les voyagistes asiatiques, sont elles aussi pénalisées. C’est particulièrement le cas en Italie. A l’inverse, certaines villes tirent leur épingle du jeu à l’image de Londres, qui reste stable, Barcelone (+11%), Madrid (+9%), ou encore Moscou (+29%). "Toute l’Europe du Nord et de l’Est est en croissance sur le marché chinois", précise Sébastien Cron.
Par ailleurs, tous les marchés asiatiques ne sont pas affectés de la même façon. "Tous n’ont pas la même sensibilité à la sécurité, sur l’Inde par exemple, les conséquences ont été mineures avec une baisse de 2,3%", relève la directrice marketing d’Atout France Sophie Lacressonnière. A l’inverse, le Japon enregistre une baisse spectaculaire des réservations de -50,9%, et la Chine de -23,4%.
Atout France fait visiter la préfecture de Police
"Il y a eu une série noire avec un effet anxiogène sur la destination France. Mais il y a aussi des difficultés pour la clientèle chinoise en termes de sécurité, avec des vols et agressions, notamment à Paris, largement relayés sur les réseaux sociaux en Chine. Sans oublier le climat social tendu des derniers mois avec des images qui font le tour du monde et qui ne donnent pas envie", détaille-t-elle. Pour rassurer, Atout France adapte les fam-trip des professionnels asiatiques en organisant, par exemple, des visites de la préfecture de Police.
Si la situation est donc très hétérogène d’un marché à l’autre, elle l’est aussi dans l’Hexagone. "Le moteur de la France est en panne avec Paris mais il serait dommage d’étouffer les succès locaux que sont Toulouse, Bordeaux, Marseille ou Lyon qui restent dans le vert", rappelle Sébastien Cron. De quoi remettre un peu de couleurs dans un bilan que la Pata comme ForwardKeys n’ont pas voulu alarmiste mais conforme à la réalité, avec des zones de crise différenciées. Sans compter que, de l’autre côté de la médaille, en termes d’émissions vers les destinations de l’Asie-Pacifique, le marché français se porte très bien.
