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Sécurité : ce que change le crash de l’A320

Après le drame de l'A320 de Germanwings, plusieurs compagnies ont décidé de changer leurs procédures de sécurité, tandis que l'Agence européenne de la sécurité aérienne fait évoluer ses recommandations.

Le scénario cauchemardesque du crash de l'A320 de Germanwings a déjà incité plusieurs compagnies aériennes à revoir leurs procédures de sécurité. 

Une mesure de sécurité à double tranchant

Depuis les attentats du 11 septembre, par mesure de précaution, le cockpit, fermé par une porte blindée, est inaccessible sans l'accord du pilote à l'intérieur. Le protocole est très strict, et semblable, dans les grandes lignes, pour toutes les compagnies.

Le ou les pilotes disposent d'un interrupteur de commande avec trois positions : "blocage, "déblocage" et "normal". Si un membre du personnel de bord souhaite pénétrer dans le cockpit, il doit d'abord prévenir la cabine de pilotage par interphone lui-même équipé d'un visiophone. Ensuite, il lui faut composer un code d'accès qui ne débloque pas automatiquement la porte. C'est le ou l'un des pilotes à l'intérieur qui placent l'interrupteur sur la position "déblocage".

Si le pilote ne répond pas (en cas de malaise par exemple), le personnel de bord dispose d'un code spécial pour entrer sans autorisation. Mais ce code fonctionne uniquement si le bouton de commande est positionné sur "normal". Si la personne dans le cockpit a placé le bouton en mode "blocage", il devient impossible d'ouvrir la porte de l'extérieur. C'est semble-t-il ce qui s'est passé dans le cas de l'A320 de Germanwings.

Réactions en chaîne

Pour parer cette éventualité, plusieurs compagnies aériennes ont décidé dès hier d'imposer la présence de deux membres d'équipage dans la cabine de pilotage tout au long du vol. La fédération allemande du transport aérien (BDL) a annoncé jeudi soir vouloir faire entrer cette règle en vigueur "à l'avenir". Au Canada, la mesure entre en vigueur "immédiatement", et pour l'ensemble des compagnies canadiennes. Air Transat a ainsi confirmé ce changement de procédure.

EasyJet a quant à elle annoncé qu'elle allait l'appliquer dès aujourd'hui 27 mars. Norwegian Air et Icelandair ont également fait savoir que leurs procédures allaient changer. De même ce matin, Corsair et la compagnie britannique Thomson Airways du groupe TUI.

"La mise en oeuvre est immédiate et applicable sur l'ensemble des vols de la compagnie", a précisé Corsair dans un bref communiqué.
Air France n'a pas de son côté pris une telle décision "pour ne pas agir dans la précipitation" et l'émotion entourant les révélations sur la cause de l'accident de l'Airbus A320 de Germanwings.

L'autorité aérienne autrichienne Austro Control préfère elle prendre les devants annonçant qu'elle imposait la présence de deux membres d'équipage dans les cabines de pilotage tout au long des vols, a annoncé le ministère des Transports en fin de matinée. La mesure prend effet "immédiatement" a précisé à l'AFP une porte-parole, Andrea Heigl. "Nous souhaitons qu'une réglementation européenne soit adoptée au plus vite", a-t-elle souligné.

Vers une évolution de la procédure

Jusqu'à présent, la réglementation européenne n'impose pas la présence continue de deux personnes dans le cockpit quand un de ses occupants, le pilote ou le copilote, doit s'absenter, pour se rendre aux toilettes par exemple.

 L'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (EASA) est seule habilitée à rendre cette pratique obligatoire sur le continent. Elle a préconisé le 27 mars la présence de deux membres d'équipage en permanence dans le cockpit, dont "au moins un pilote qualifié".

Dans une recommandation qu'elle qualifie de "temporaire", publiée sur son site, l'Agence estime que les compagnies doivent "réévaluer les risques […] associés au fait qu'un membre d'équipage quitte le cockpit en raison de besoins opérationnels ou physiologiques".

"L'Agence effectue cette recommandation sur la base des informations actuellement disponibles à la suite du dramatique accident du vol 4U9525 de la Germanwings et dans l'attente des résultats de l'enquête technique menée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français", indique l'EASA dans un communiqué. "Cette recommandation pourra être revue à la lumière de toute information nouvelle concernant cet accident", précise-t-elle.

Une telle procédure va permettre aux compagnies de réduire au maximum les risques qu'un drame comme celui de l'A320 de Germanwings se produise à nouveau. Rien n'empêchait cependant jusqu'à présent une compagnie de mettre en place une procédure propre, plus sévère que le cadre réglementaire européen.

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