SeaFrance : une disparition pour mieux renaître?
Le tribunal de commerce de Paris a prononcé hier la cessation définitive d’activité de la compagnie de ferries. Une décision qui ouvre la voie à un affrontement entre concurrents à la reprise de l’activité.
Le tribunal de commerce de Paris a décidé hier de prononcer la liquidation définitive, avec cessation d’activité, de la compagnie transmanche SeaFrance, estimant que l’offre de reprise par la coopérative ouvrière (Scop) n’était pas "valable". Selon le tribunal, elle présente "le grave inconvénient de ne pas apporter le financement nécessaire à la réalisation du plan envisagé".
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SeaFrance pourrait toutefois très vite renaître de ses cendres. Quelques heures avant la décision du tribunal, l’opérateur du tunnel sous la Manche Eurotunnel a apporté son soutien surprise au projet de Scop, proposant de se porter acquéreur des navires et d’en confier l’exploitation à la coopérative. Hier, les représentants de la Scop se sont dit prêts dans les "prochains jours" à monter ce nouveau projet commun, qui n’évitera toutefois pas la liquidation totale de SeaFrance. L’avocat des salariés, Philippe Brun, a d’ailleurs indiqué que d’ici 15 jours, les salariés se verront notifier leur licenciement, tandis que la direction de SeaFrance, filiale de la SNCF, devra mettre sur pied un plan de sauvegarde de l’emploi pour les 880 CDI à Calais (Pas-de-Calais) et les 130 en Grande-Bretagne.
L’initiative d’Eurotunnel pourrait également avoir pour objet d’empêcher qu’un autre concurrent ne récupère l’activité de SeaFrance. En ligne de mire, Louis Dreyfus Armateurs et le danois DNDS, qui avaient déposé à l’automne un projet de reprise commun, avant de se retirer face à l’hostilité des salariés, qui dénonçaient les pertes d’emplois que générerait cette reprise. Les deux partenaires n’ont pour l’instant pas fait connaître leurs intentions.
