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Routard.com a la fibre communautaire

Philippe Gloaguen a mis les pieds dans la Toile. Ce sont ses aficionados qui le font vivre, grâce à leurs messages et leurs photos.

Le web 2.0 fait florès en France. En témoignent les 1 500 à 2 000 messages que reçoit chaque jour Routard.com, filiale de Lagardère. Ainsi, 64 % de l'audience est générée par les forums et les 50 000 photos en ligne ! Un seul modérateur – et ses outils de tri maison -, sépare le bon grain de l'ivraie.

Renforcer l'approche participative

Depuis sa première mouture en 1996, le web du Routard a appris à segmenter son creuset d'avis. Désormais, 240 forums classent les messages par destinations et par thématiques (croisières, expatriation, ski…). S'appuyant sur la force de la marque, le site compte renforcer son approche communautaire. Demain, chaque contributeur pourra créer un profil, avec sa propre mappemonde des destinations déjà visitées ou convoitées. Il fera même l'objet d'une évaluation, à la eBay. Les personnes consulteront alors des avis qualifiés. Et la chasse aux faux commentaires sera facilitée…

Routard.com agrège également 195 fiches destinations, réactualisées chaque année, et 10 000 pages de contenus éditoriaux. Cette production de l'équipe interne (10 personnes) représente "seulement" 21 % du trafic. C'est une statistique rassurante pour Hachette : le groupe n'aurait pas apprécié que ses célèbres guides "papier" soient déshabillés pour tailler le costume du site. Benoît Cappronnier, directeur du site Internet, reconnaît que c'est l'appréhension de tout éditeur. « Nous essayons d'être complémentaires, en accompagnant l'internaute pendant ses préparatifs ainsi qu'à son retour de voyage, souligne-t-il. Nous diffusons en ligne des photos et des avis, contrairement aux guides, dont les ventes continuent à progresser. » Au total, le site enregistre 1,622 million de visiteurs uniques en juillet (source Médiamétrie). Ainsi 85 % de son chiffre d'affaires provient de la publicité (campagnes d'affichage, coûts par clic, affiliation…), contre 7 % de la vente de contenu, et 8 % de ventes directes. Du coup, les encarts "partir", de nature publicitaire, renvoient parfois vers un seul marchand. C'est bien pour l'annonceur, mais nettement moins pour le candidat au voyage, qui voit le choix d'offres commerciales plutôt restreint.

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