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Rigueur et nouvelles régions : vers des FERMETURES d’aéroports ?

Les budgets des collectivités territoriales et des chambres de commerce et d'industrie sont en baisse et le maintien de structures, parfois éloigné de moins de 50 km, coûte cher.

Depuis plusieurs années, les médias et les rapports émanant de la Cour des comptes épinglent la puissance publique dans sa stratégie en matière d'aéroports : infrastructures sous-utilisées et redondantes, subventions allant jusqu'à 100 € par passagers, perspectives de trafic et retombées économiques surévaluées… Mais c'est la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), qui a transféré à des grandes régions la compétence économique, les budgets en baisse des collectivités et des CCI (chambres de commerce et d'industrie) et le désengagement de l'État, qui pourraient amorcer la rationalisation du tissu aéroportuaire français.

Dans les grandes régions, les plates-formes se marchent sur les pieds

La Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes compte onze aéroports pour huit millions de passagers, dont cinq à Bordeaux et un à Biarritz. Limoges, Brives et Périgueux, qui totalisent près de 5 M€ de pertes par an, se situent presque sur la même zone de chalandise et Périgueux, qui sera à 3h30 de Paris avec la LGV (Ligne à grande vitesse) en juillet 2017, est menacé à moyen terme. Les neuf aéroports bretons, eux, se partagent deux millions de passagers, dont un million pour Brest et 500 000 pour Rennes. La proximité de Nantes et l'arrivée de la LGV à Rennes pourraient mettre un terme à l'activité de certains d'entre eux. À Lannion, l'État n'a pas confirmé la poursuite de l'OSP (Obligation de service public) et la région veut se désengager en 2017, soit un manque à gagner de près de 3,5 M€. La région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées compte, elle, neuf aéroports pour 10,5 millions de passagers, dont 7,6 à Toulouse et 1,5 à Montpellier. Là aussi, plusieurs plates-formes se marchent sur les pieds. Montpellier souhaite mettre en place un plan de développement qui supposerait de mettre un terme au trafic passager de Nîmes, à 50 km et de Béziers, à 80 km. L'aéroport vient de lancer des lignes en concurrence directe avec les destinations au départ de Bézier, déjà en difficulté avec la perte des aides de la CCI. À Nîmes, où Ryanair reçoit 2 M€ par an de subventions, les collectivités souhaitent également réduire leurs subventions.

Dans de nombreux cas, ce sera à la région de trancher sur le maintien de ces aéroports. La Normandie ou le Grand Est ont déjà décidé de maintenir toutes leurs infrastructures. La France métropolitaine compte pourtant plus de 80 plates-formes avec des passagers commerciaux. Les 20 premiers assurent 93 % du trafic alors que les 40 plus petits attirent moins de 100 000 passagers. Or, en dessous d'environ un million de passagers, il est presque impossible pour un aéroport, sans aides, d'être à l'équilibre. Mais comme le rappelle l'UAF (Union des aéroports Français), il faut prendre en compte le rôle de chaque aéroport. Certains jouent un rôle de désenclavement, comme en Corse, d'autres sont utilisés par des hôpitaux pour le transport de greffes, par l'armée, pour l'entraînement ou comme plate-forme en cas de déroutement. Seuls une quinzaine d'aéroports seraient donc « inutiles »: le coût du maintien du trafic commercial, par rapport à d'autres solutions de transport, dépasse, pour la collectivité, les bénéfices.

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