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Ras le bol de la SNCF ?

 » Patrick Le Rolland a compilé et commenté les remarques et plaintes des usagers de la SNCF dans un ouvrage intitulé 130 lettres caustiques et cocasses à la SNCF. »

Les éditions du Rail publient au mois de mars un nouvel ouvrage intitulé 130 lettres caustiques et cocasses à la SNCF. Un recueil de missives "sarcastiques, poétiques, romanesques, drôles, acerbes, adressées par les clients à la SNCF", rassemblées et commentées par un ex-dirigeant du service relations clients de l'entreprise, Patrick Le Rolland.

Mauvaise foi des clients

Certes, les extraits de ces lettres montrent une certaine mauvaise foi des clients : "Je sollicite un geste commercial sachant que c’est la pochette dans laquelle ce billet m’a été remis qui a provoqué cet égarement. Je ne l’ai pas identifié correctement lors de mes recherches. Vos pochettes ne sont pas explicites quant à leur contenu."

Ou font rire : "Je ne pense pas récupérer mon dû. Vous êtes sans doute trop vils pour ça (…) Fréquemment sur cette ligne des retards sont présents, voire annulés".

Mais d'autres plaintes, qui ne figurent pas dans cet ouvrage, ne devraient faire rire personne.

Aline Rodriguez, 27 ans et en fauteuil roulant

La lettre d'Aline Rodriguez, 27 ans et en fauteuil roulant, par exemple, envoyée à la SNCF et publiée sur Libération, "Moi, personne handicapée, je suis à bout par votre faute".

"Les TGV ne disposant que d’une place handicapée le plus souvent, je suis toujours obligée de planifier mes voyages trois mois à l’avance, explique-t-elle (..). Comment se fait-il que la SNCF se permette de faire une publicité éhontée sur le service aux handicapés alors qu’elle n’est pas capable de mettre en place un système de réservation aussi simple et efficace que pour les valides ? (…) J’avais expressément demandé l’assistance d’Accès plus, j’ai purement et simplement été oubliée dans mon train où j’ai attendu seule plus d’une demi-heure".

Ceux qui prennent chaque jour les transports en commun, notamment le RER B, ne rient pas non plus.

RER B, une ligne saturée

La ligne, saturée, détient le record de retards. En heure de pointe, des gens se battent, littéralement, pour entrer ou sortir. A l'intérieur, les visages sont collés sur les vitres. Les personnes âgées, les enfants, ou les voyageurs avec des valises sont priés de prendre un taxi. Ou de patienter. Régulièrement, les annonces de retard se succèdent. Après "l'accident voyageur", le "problème de signalisation" et "l'incident technique" une opératrice de la SNCF m'annonce, c'était il y a deux mois "de gros gros problèmes". On rit jaune ?

Autre expérience, un départ de fumée sur un RER situé devant nous à Châtelet, deux heures d'attente pour pouvoir enfin descendre sur la voie, un par un. "Ces trains sont pourris, un jour il y aura vraiment un accident grave", m'a expliqué une salariée de la SNCF, qui n'a pas souhaité donner son nom. On rit un peu vert ?

"On recense bien évidemment plus de malaises"

Daniel Quentin, ouvrier à la maintenance des trains cité dans Essone Info, lui, y va franco : "les conditions de transport sont déplorables. Les voyageurs manquent de confort, ils sont littéralement transportés comme des sardines. Lorsque le temps de trajet se rallonge, on recense bien évidemment plus de malaises". On rit toujours ?

Non. On se pose alors les véritables questions, sur la politique de la SNCF et de l'Etat, sur leurs investissements. On y découvre de nombreux papier sur les galères des usagers du RER, sur l'AFP, dans Le Monde, Capital. On découvre qu'une commission d'enquête parlementaire a rendu un rapport sur le sujet, téléchargeable en deux clics.

210M€ par an dans des opérations de communication

Et on se rend compte qu'il y a une raison à tous ces problèmes. Les investissements nécessaires n'ont pas été réalisés. Que c'est désormais trop tard, trop cher ou trop compliqué. Une suggestion : plutôt que de dépenser 210 millions d'euros par an dans des opérations de communication, et de manière douteuse, pour nous expliquer que la SNCF fait tout pour ses clients, pourquoi ne pas utiliser cet argent pour repenser et rénover le réseau RER ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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