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Rachat de Transat France : les salariés, inquiets, vont en justice

La grogne monte. Le CE de Transat France a déposé un référé devant le Tribunal de grande instance de Créteil.

C’est jeudi 27 octobre, à 13h30, qu'une audience aura lieu au Tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne), suite au référé du comité d’entreprise (CE) de Transat France. Pourquoi un tel référé ? Le manque cruel d’informations, source d’inquiétudes nourries parmi les 700 salariés en CDI de Transat France, explique Erika Kraichette, secrétaire du CE.

Dans le cadre du rachat, avalisé par Bruxelles, deux cabinets d’experts ont été mandatés par les CE des deux entités : Raisonnances chez Transat, Apex chez TUI. "Apex n’a pas rencontré de difficulté particulière pour obtenir des renseignements. En revanche, Raisonnances n’a quasiment pas de données sur TUI, alors qu’il doit produire dès le 29 octobre un compte-rendu sur le bien-fondé et les conséquences du rapprochement. Notre sentiment, c’est que TUI refuse de partager des informations".

Les principales inquiétudes

Les équipes de Transat France sont dans l’expectative depuis plusieurs mois, et espéraient que le go de la Commission européenne puisse débloquer la situation. Que nenni, estime Erika Kraichette.

Leurs principales inquiétudes portent sur trois sujets, ajoute-t-elle. Que va-t-il advenir des salariés des services généraux d’Ivry-sur-Seine (informatique, comptabilité, RH..), qui peuvent faire doublon avec ceux du siège de TUI à Levallois (92) ? Quid des postes liés à la production (Marmara versus Look Voyages notamment), et aux clubs ? Enfin, que vont devenir les 71 agences Look Voyages? Ce mini-réseau pourrait être tout ou partie cédé, tout ou partie transformé en TUI Store. Dans de nombreuses villes, le groupe de Pascal de Izaguirre possède désormais plusieurs points de vente dans un même quartier, ce qui appelle sans doute à une rationalisation.

L'ombre d'une grève

Le passif de TUI en matière d’acquisitions ne plaide pas en sa faveur. Suite au rachat de Nouvelles Frontières et de Marmara, un important plan de départs volontaires a été mis en place (Perspec’TUIves, portant sur 330 postes), avec des fermetures d’agences à la clé. "Les rachats ont eu lieu avec pertes et fracas, soit avec diminution de chiffre d’affaires et du nombre de salariés. Quand TUI a acquis Marmara et Aventuria, il en a cassé le modèle. Or contrairement à notre nouvel actionnaire, Transat a un modèle qui fonctionne. C’est une entreprise saine, avec un esprit start-up que nous craignons de perdre".

Des débrayages ne sont pas planifiés, pour l’instant. "S’il faut passer par la grève pour se faire entendre, les salariés de Transat France la feront. Ce serait la première fois dans l’histoire de l’entreprise".

Le nouveau groupe TUI compte 1325 salariés, dont environ 700 en CDI chez Transat France.

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