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Quel avenir pour LUFTHANSA ?

Le crash de l'Airbus A320 de sa filiale Germanwings contraint le groupe Lufthansa à opérer une pause dans son programme de restructuration.

Après le crash

Les 83 Airbus de Germanwings, hérités en partie de la flotte Lufthansa, desservent 132 destinations aux quatre coins de l'Europe. Le trafic n'a pas été interrompu après le crash. Seuls quelques vols ont dû être annulés le lendemain de l'accident, les équipages étant choqués. Les drapeaux en berne, le logo de la compagnie en noir, les cérémonies en souvenir des victimes ont marqué le mois d'avril. Reste à définir le grand chantier attendu dans les ressources humaines, sur les processus de recrutement et de suivi des équipages. Pour éviter qu'un autre copilote dépressif n'échappe à la vigilance de son employeur.

L'activité low cost

Lufthansa a présenté début mars, à Berlin, son projet de restructuration du pôle low cost : la marque Germanwings doit s'effacer fin 2015 derrière la bannière Eurowings qui inclura également, c'est une première, une offre long-courrier (Dubaï à partir de 99 €). Les conditions sociales de ce développement sont loin de faire l'unanimité avec des contrats de travail établis par Sun Express, la compagnie charter créée en co-entreprise avec Turkish Airlines. Concurrencée sur son marché intérieur par la politique agressive des trains à grande vitesse de Deutsche Bahn, mais aussi par Easyjet et Air Berlin (vols intérieurs à 44 €), les autocars et le covoiturage, Lufthansa n'a pas d'autre choix que de développer une activité low cost intégrée. Quitte à repousser son projet de quelques mois.

Les répercussions sur la Bourse

L'action Lufthansa a perdu 7% une heure après l'annonce du crash, le 24 mars. Le cours ne s'est pas vraiment rétabli, avec une moyenne inférieure à 13 € au mois d'avril, contre 19 € un an plus tôt. Les prévisions de bénéfices pour le groupe ont été revus à la baisse, passant d'1,5 Md € à 1,3 Md € pour l'année 2015. Lufthansa prévoit d'accueillir 263 nouveaux avions dans sa flotte d'ici à 2025, soit un investissement évalué à 37 Mds €. Le rythme des acquisitions sera ralenti en 2016 et 2017. En Allemagne, les analystes financiers excluent toutefois un destin à la Pan Am : la compagnie américaine ne s'est jamais relevée des conséquences de l'attentat de Lockerbie en 1988. Elle a disparu en 1991.

Des grèves à répétition

Quatorze grèves en un an. En Allemagne, on n'avait jamais vu cela. Depuis avril 2014, les pilotes de Lufthansa n'ont cessé de dénoncer les projets de développement low cost dans le groupe. Ce conflit larvé a marqué une pause après le crash de Germanwings, mais il pourrait reprendre dans quelques mois : aucun accord n'avait été trouvé avant le 24 mars. La direction propose de repousser l'âge du départ en retraite des pilotes à 61 ans, contre 55 ans actuellement. En 2014, l'impact financier des grèves a été chiffré à 232 M€.

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