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Pourquoi les parcs de loisirs résistent à la sinistrose

 » Alors que la destination France affiche des contre-performances, les parcs de loisirs de l’Hexagone continuent d’enchaîner les records, à une exception près. »

C’est désormais devenu une tradition : chaque année, les parcs de loisirs annoncent des records de fréquentation, et c’est à qui réalisera la plus belle progression.

A l’heure des premiers bilans, on aurait pu penser que cette dynamique allait s’inverser, dans un climat touristique morose. Erreur. Alors que Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, annonçait hier un recul de 7% du nombre de touristes étrangers en France depuis le début de l’année et la mise en place d’un nouveau comité d’urgence économique du tourisme en septembre, le Puy du Fou révélait quant à lui d’un nouveau record, en passant la barre des 2,2 millions de visiteurs, malgré "un contexte difficile".

Pas d’impact des attentats sur les parcs en région…

Même son de cloche au Futuroscope, qui ne déplore aucun repli d’activité suite aux attentats. Ni chute de fréquentation, ni vague d’annulations, au contraire : une fréquentation à la hausse (+5%), qui effacera le record de l’an dernier (1,83 million), le chiffre d’affaires (+8%, passant la barre des 100 millions d'euros) et le panier moyen (+1 euro)  étant eux aussi en progression.

Sans communiquer encore sur ses résultats, le parc Astérix anticipe des performances stables.

Les parcs auront toutefois dû faire face à des dépenses importantes pour assurer la sécurité de leurs visiteurs. Une priorité pour l'ensemble des parcs, qui pourrait avoir des conséquences sur leurs marges. Au Futuroscope par exemple, les effectifs de sécurité ont été doublés. Le Puy du Fou a également adapté son dispositif.  "Le niveau de sécurité est extrêmement élevé, souligne Nicolas de Villiers, le président du Puy du Fou. Nous y avons veillé, notamment avec le concours des services de l'Etat. Il nous fallait envoyer un signal de sécurité fort, et être prêts à parer à toute éventualité, ce qui permet à notre site d'offrir une réelle sérénité aux visiteurs".

… mais Disneyland dévisse

L’exception de taille à ces bonnes performances reste le parc Disneyland Paris, première destination touristique en Europe, qui dévisse, avec une fréquentation et un chiffre d’affaires en chute de 11% et 13%.  En cause là encore, la désaffection des touristes étrangers suites aux attentats, mais aussi aux grèves et les mauvaises conditions météo. Une baisse de fréquentation constatée sur l’ensemble des marchés européens : par effet de ricochet, Disneyland Paris subit "la fragilité de la destination Paris" soulignée par Jean-Marc Ayrault. En arrivées hôtelières, la fréquentation francilienne a reculé de 6,4% au premier semestre en glissement annuel, à cause de la baisse des clientèles internationales (-9,9%) et française (-3,5%).

Attirant essentiellement une clientèle française (qui constitue 90% de la clientèle du parc Astérix ou du Puy du Fou), les parcs situés en région n’ont logiquement pas rencontré les mêmes difficultés. "Nous avons eu une baisse de la clientèle étrangère mais une hausse de la clientèle française", remarque Nicolas de Villiers au Puy du Fou.

Les parcs ont su capter la clientèle nationale, n'ayant pas les moyens ou l'envie de partir à l'étranger dans un contexte troublé, et ont rempli leurs hôtels. Au Puy du Fou, le nombre de nuitées vendues est en hausse de 12%. Même tendance au Futuroscope, qui a enregistré une croissance de la clientèle en court séjour (50% en deux ans) alors que les visiteurs à la journée étaient cette année en léger recul.

Les efforts entrepris par les parcs pour se positionner en destination de court séjour semblent donc porter leurs fruits. La politique d’investissement des parcs pour renouveler l’offre et d’entretenir leur attractivité aussi. Le Puy du Fou a ainsi lancé cette saison sa plus grande création, "Le Dernier Panache", dans laquelle il a investi 18 millions d’euros. Et les thèmes et scénarios des prochaines créations sont d'ores et déjà fixés jusqu'à 2025, révèle Nicolas de Villiers.

Des politiques d'investissements payantes

Après avoir repositionné son offre sur un axe plus familial et ludique l’an dernier, le Futuroscope surfe sur sa nouvelle attraction 4D avec "L’Age de glace, le temps des dinosaures", et promet "la plus grosse livraison de ces 15 dernières années" avant la fin 2016, pour un investissement deux fois plus important que pour l’une de ses attractions phares, "Arthur et les Minimoys", annonce Rodolphe Bouin, le directeur général adjoint du Futuroscope.

Le parc Astérix a de son côté lancé "Discobélix", et prévoit encore d’investir 200 millions d’euros sur les dix prochaines années. La dernière grande nouveauté de Disneyland Paris, Ratatouille, remonte à 2014. Mais elle aura coûté à elle seule 200 millions d’euros. Le parc qui s’apprête à souffler ses 25 bougies s’attèle en revanche à de nombreuses remise à neuf de ses attractions.

Entre optimisation du flux des files d’attente, applications mobiles, amélioration de la restauration, du confort des visiteurs, les parcs chouchoutent leur clientèle. Le Futuroscope indique ainsi avoir réalisé "un énorme gap en terme de satisfaction", notamment en augmentant l’amplitude horaire du parc. Le Puy du Fou annonce pour sa part un taux de revisite de 60%. Des remises en cause visiblement payantes, quand la question de l’accueil de la destination France revient régulièrement au centre des débats.

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