Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Portrait chinois

En 1966, dans sa chanson Et moi, et moi et moi, Jacques Dutronc pensait aux 700 millions de Chinois pour les oublier aussitôt. 50 ans plus tard, ces derniers sont deux fois plus nombreux, ont définitivement opté pour l'économie de marché, et, pour les plus fortunés d'entre eux, voyagent.

Plus difficile donc de les oublier, qui plus est lorsque l'on pense à la manne financière que représente la nouvelle classe moyenne chinoise capable de dépenser des milliers d'euros en shopping. Cela n'a pas échappé à Pierre Gattaz, patron du Medef, qui se plaignait il y a quelques jours que la France, première destination touristique au monde, n'accueillait qu'un million de visiteurs chinois par an. En réalité, c'est 1,7 million de touristes chinois que nous avons reçu en 2013, soit 2 % des entrées touristiques, selon la DGE (Direction générale des entreprises).

Que le patron des patrons français plaide pour le développement de l'activité touristique, à une heure de grande audience sur une radio nationale, pourrait étonner. Mais ce serait occulter l'une des questions du moment, à savoir l'ouverture des magasins le dimanche, et les emplois à la clé (100 000 emplois à 5 ans, selon l'ambition du Medef). Quand le chiffre d'affaires d'un grand magasin comme le Printemps repose à 33 % sur les recettes des acheteurs chinois, on comprend mieux la teneur du débat, sans s'illusionner pour autant en matière de création d'emplois.

Attention cependant à ne pas se tromper d'angle de vue, car les Chinois s'adaptent très vite, c'est bien connu. Aussi, ne les cantonnons pas au traveltainment et à des porte-monnaie bien garnis. Leurs attentes en termes de voyages à thèmes (oenologie, gastronomie, culture etc.) et à forte valeur ajoutée évoluent vers des découvertes moins formatées. N'oublions pas non plus que le profil de ce touriste tant fantasmé tend à s'éloigner des stéréotypes : urbain, jeune (entre 25 et 44 ans, pour les 2/3), hyperconnecté (30 % d'achats voyage via leur mobile), etc., il va de facto devenir plus exigeant. Investir dans un marketing produits idoine, des services sur mesure, dans les outils de paiement et digitaux chinois, serait aussi bienvenu.

Alors, oui à plus de Chinois, mais sommes-nous réellement prêts ?

« Que le patron des patrons français plaide pour le développement de l'activité touristique, à une heure de grande audience sur une radio nationale, pourrait étonner. »

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique