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OLIVIER CARVIN, patron incognito

Il aime que ses hôtels racontent une histoire, Olivier Carvin, lui, se montre volontiers discret. Président de Maranatha Hôtels, il est un chef d'entreprise atypique dans le secteur de l'hôtellerie, aux commandes depuis 15 ans d'un groupe qui ne l'est pas moins.

Il jongle avec des chiffres qui donnent le vertige. Mais sans stress : les chiffres, c'est son affaire. Avant de mettre un pied dans l'hôtellerie, Olivier Carvin était expert-comptable. Loin de renier cette ancienne vie, il en a fait sa marque de fabrique, s'appuyant sur sa maîtrise des rouages financiers pour développer un business modèle atypique dans le secteur.

« Nous fonctionnons sur un modèle de groupe hôtelier intégré, explique Olivier Carvin. Nous intervenons du début à la fin de la chaîne : nous collectons de l'argent avec des solutions financières destinées au grand public, argent qui sert à acquérir des hôtels dans des lieux stratégiques. Nous les rénovons puis nous gérons les actifs sur le long terme. » Autant dire que les mots « cartésien » et « rationnel » font toujours partie de son vocabulaire. Mais par goût comme par stratégie, les « hôtels photocopies » ne sont pas franchement sa tasse de thé. Ce qu'il aime, c'est redonner vie à un lieu. À son tableau de chasse, des adresses de caractère comme le Jules César, en Arles, relooké par Christian Lacroix. La dernière acquisition de Maranatha, les six établissements du groupe des Hôtels du Roy, témoigne de l'accélération engagée il y a quelques années. « Avec cette opération, nous avons réussi à montrer que notre modèle est capable de financer un deal à 360 ME. Nous nous classons maintenant parmi les cinq premiers groupes français en terme de valeur d'actifs, détaille le chef d'entreprise, conscient « de jouer désormais en première division ». « Ça surprend tout le monde, parce que nous ne sommes pas connus. » C'est là le paradoxe de Maranatha : le groupe – qui se revendique désormais comme le premier propriétaire hôtelier à Paris avec 2 200 chambres – se construit presque sans bruit, oeuvrant dans l'ombre d'une soixantaine d'établissements à la notoriété bien plus forte que lui. « Nous sommes sur une vision de l'hôtellerie très indépendante. Un hôtel, un nom. Maranatha vient en marque ombrelle, et pour apporter des services supports. » Et puis, Olivier Carvin le reconnaît, cette discrétion convient à son tempérament. « Il y a peu de chances de me voir plonger dans une piscine lors de l'inauguration d'un de nos hôtels », s'amuse-t-il.

Plutôt que s'exposer, Olivier Carvin préfère observer. Autodidacte de l'hôtellerie, se formant continuellement « en écoutant les sachants du métier », le chef d'entreprise scrute sans cesse les évolutions d'un marché secoué par les acteurs de la « nouvelle économie ». « Analyser les métamorphoses du secteur, ça me passionne. L'idée, c'est de ne pas arriver après la bataille. » Les batailles qui agitent le métier, Olivier Carvin entend d'ailleurs s'y impliquer : il se rapproche actuellement de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). De nouveaux dossiers dans un emploi du temps déjà bien chargé entre Paris et Marseille, où se trouve le siège de Maranatha. Une implantation loin de la capitale qui lui permet sans doute aussi de voir les choses sous une autre perspective. De toute façon qu'on se le dise : Marseillais il est, Marseillais il restera !

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