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Népal : un séisme au pic de la saison touristique

Plus de 3 600 morts selon le dernier bilan et des dizaines de milliers de blessés, le tremblement de terre qui a frappé le Népal samedi est une catastrophe humaine mais aussi économique mettant à terre l'activité touristique, essentielle pour ce petit pays si pauvre.

Le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le Népal samedi est le plus important que le pays ait connu depuis 1934. En milieu de matinée aujourd'hui, le bilan provisoire faisait état de plus de 3 600 victimes et de dizaines de milliers de blessés mais ces chiffres ne cessent de s'alourdir.

150 clients du groupe Voyageurs sur place

De son côté, le quai d'Orsay déclarait ce matin être encore sans nouvelle d'environ 670 Français, en se basant sur les 10 000 appels reçus à la cellule d'urgence ouverte au ministère samedi. "De nombreux Français, touristes et résidents, se trouvaient dans la zone au moment du séisme", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay qui a confirmé un peu plus tard qu'il y avait deux victimes.

"1 400 ressortissants français ont pu être localisés, et nous venons de retrouver huit trekkers à propos desquels nous avions des inquiétudes vives".

Selon le chiffre du consulat de France à Katmandou, 290 Français résident au Népal, au moins le double en réalité , car de nombreux expatriés négligent de s'immatriculer. Au delà de cette communauté, des milliers de touristes se trouvaient également sur place.

Le printemps, à l'instar de l'automne et des vacances de la Toussaint, est la haute saison touristique au Népal. Le petit pays de 28 millions d'habitants a accueilli en 2013 quelque 800 000 visiteurs internationaux dont 28 805 Français (+7,8% par rapport à 2012), attirés par le patrimoine culturel ainsi que les sommets de l'Himalya et les circuits de trekking. Les autorités népalaises estiment que 300 000 ressortisants étrangers séjournent actuellement dans le pays, dont près de 400 alpinistes au camp de base de l'Everest qui voulaient profiter de la période climatique réputée favorable à l'ascension.

Sur le marché français, le groupe Voyageurs du Monde est le premier opérateur sur la destination avec ses marques spécialistes de l'aventure (Terres d'aventure, Allibert, Nomade…). "Nous avions environ 150 clients sur place ou en train de partir à destination au moment du séisme", nous a détaillé ce matin Alain Capestan, directeur général du groupe.

Le Quai d'Orsay déconseille la destination

"Nous ne déplorons auucune victime, juste quelques blessés légers. La moitié de nos voyageurs se trouvait à Katmandou, un gros tiers dans les zones de trek. Les autres passagers étaient encore dans les avions et sont restés dans les escales en Inde notamment, avant de repartir vers la France. La difficulté maintenant est de rapatrier ceux qui sont à destination. Nous y travaillons".

Voyageurs du Monde avait par ailleurs en partance samedi une quarantaine de clients dont le départ a été annulé dès l'annonce du séisme. "Nous verrons avec eux quelles solutions de report trouver", précise Alain Capestan.

De son côté, Asia précise qu'il avait 4 clients à Katmandou "tous indemnes" qui vont être rapatriés sur un vol d'Etihad Airways.

Dans sa rubrique de Conseils aux voyageurs mise à jour le 26 avril, le Quai d'Orsay mentionne "que jusqu'à nouvel ordre, il est fortement déconseillé de se rendre au Népal, tant que la situation n’est pas stabilisée". L'aéroport de Katmandou-Tribhuvan a rouvert ses pistes dimanche matin, mais pour accueillir en priorité des avions militaires même si des vols de Air India, Jet Airways, SpiceJet ou IndiGo ont pu aterrir. Qatar Airways, Oman Air et Etihad Airways notamment, ont repris également leurs opérations normalement.

Lundi matin, des centaines de touristes attendaient de pouvoir quitter le pays à l'aéroport. Des centaines d'autres ont campé les deux dernières nuits dans le hall d'entrée des grands hôtels de Katmandou.

Des merveilles réduites en gravats

En plus du bilan humain dramatique, le tourisme, une des princiaples ressources économiques du Népal, est mis à terre par ce séisme. Les villes de Patan et Bhaktapur, célèbres pour leurs temples, ont été largement détruites et surtout, le centre historique de Katmandou a été dévasté. Temples et statues édifiées entre les 12ème et 18ème siècles ne sont plus que des tas de gravats.

La tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale sur la place Durbar, s'est effondrée. Des neuf étages de cette tour blanche dotée d'un escalier en spirale de 200 marches et surmontée d'un minaret de bronze datant du XIXe siècle, ne restent que des décombres.

"Je venais d'acheter mon billet pour visiter la tour et je me trouvais sur sa base quand j'ai ressenti une secousse", a raconté à l'AFP un habitant de la ville. "En l'espace de quelques minutes, la tour s'était écroulée. Il y avait peut-être plus de 100 personnes à l'intérieur". La tour Dharhara avait déjà été reconstruite après le tremblement de terre de 1934.

Ces monuments constituaient "le coeur social, religieux et urbanistique" de Katmandou "(…) issue des cultures et religions hindoue, bouddhiste et tantrique", explique l’Unesco sur son site internet.

L'organisation internationale, qui a classé tous ces sites au patrimoine mondial, cherche maintenant à savoir si celui de Lumbini, là où Bouddha est réputé être né il y a plus de 2 600 ans a été touché. Lumbini est situé à environ 280 kilomètres de Katmandou.

Le numéro de la cellule d'Urgence au Quai d'Orsay : 01 43 17 56 46

 

 

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