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Moyen-Orient : l’inquiétude se lève à l’est

L'Égypte et la Jordanie sont restées au plus bas en 2013. La recrudescence des tensions dans la zone depuis un an pourrait finir par pénaliser l'ensemble des destinations du Moyen-Orient.

Menaces et gesticulations toujours plus inquiétantes du nouvel État Islamique en Irak et au Levant, conflit israélo-palestinien au cours de l'été, avec l'Égypte aux premières loges des négociations alors que le pays des pharaons reste lui-même politiquement fragile… 2014 a encore apporté son lot de plaies et de tensions au Moyen-Orient. Pas de quoi rassurer des touristes français particulièrement frileux. 2013 avait déjà entériné la descente aux enfers de l'Égypte et de la Jordanie.

Difficile d'imaginer que la tendance va s'inverser dans les prochains mois comme veulent le croire les autorités touristiques des deux pays et quelques tour-opérateurs motivés, ainsi Donatello qui innove avec une croisière sur le Nil cet hiver. En 2013 en tout cas, les deux pays ont accusé des reculs toujours aussi spectaculaires sur le marché hexagonal. L'Égypte a encore dévissé de 40 % en fréquentation perdant 123 000 touristes français par rapport à 2012 et 407 000 par rapport à 2011. Les tour-opérateurs affichent donc des compteurs quasi à zéro pour la plupart. Marmara, le leader, est passé l'an dernier sous la barre des 30 000 passagers et a, dans la foulée, pris la décision radicale de mettre fin à tous ses contrats hôteliers sur place. « C'est un retrait qui coûte cher », déclarait en l'annonçant Pascal de Izaguirre, président de TUI France, la maison mère de Marmara. Mais le groupe, comme d'autres de ses confrères, a préféré arrêter les frais. L'hiver 2014-2015 risque d'être tout aussi atone même si Egyptair poursuit en direct la desserte de Louxor depuis Paris CDG.

De son côté, la Jordanie n'est guère mieux lotie. Le petit royaume a fait de la résistance avec 36 000 touristes français l'an dernier, soit un recul de « seulement » 11 %. Mais aux premières loges du conflit syrien, avec un amalgame pénalisant, les deux pays étant souvent vendus en combiné, la Jordanie est réduite à la portion congrue chez les TO (-35,8 % en nombre de pax vendus par les voyagistes du Seto). Plein Vent (Fram), Top of Travel et Travel Europe, qui avaient misé gros il y a quelques années, avec des affrètements à la clé, se contentent ainsi de quelques dizaines de pax. Le Jordanian Tourism Board reste néanmoins actif et, s'appuyant sur des chiffres 2014 « encourageants » (+18 % de touristes français sur le premier semestre de l'année) a participé en force à la dernière édition de l'IFTM Top Resa.

L'interminable et inextricable conflit israélo-palestinien, qui a connu un nouvel embrasement cet été, n'a pas vraiment pénalisé Israël l'an dernier mais augure mal de la poursuite de l'activité touristique pour bon nombre d'opérateurs. Les spécialistes des pèlerinages notamment (qui ont dû annuler en juillet et août 2014 de grosses opérations) sont extrêmement attentistes tout comme les compagnies de croisières qui faisaient escale dans la zone. C'est encore une fois le Sultanat d'Oman et les Emirats arabes unis qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu l'an dernier. Le sultanat est même l'une des plus fortes croissances du Seto l'an dernier tandis qu'Abu Dahbi, avec l'ouverture du Louvre Abu Dhabi en 2015, et Dubaï avec l'Expo 2020 en ligne de mire, sont loin d'avoir dit leur dernier mot. L'aggravation de tensions géopolitiques dans la zone reste cependant un point d'interrogation pour le développement d'un tourisme de loisirs.

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