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Mice à l’international : Un marché en mutation

Budgets rabotés, séjours raccourcis, baisse du nombre de participants et destinations plus abordables : même si l'organisation d'événements à l'étranger tend à diminuer, le Mice représente toujours une part majeure des dépenses des entreprises en matière de voyages. Sous condition que savoir-faire, réactivité et anticipation soient de l

2016 et 2017, même constat ? Une économie morose et des budgets frémissant à la baisse ont légèrement ralenti le secteur cette année. D'après l'étude Epsa/DéplacementsPro, le Mice devrait enregistrer une baisse de 1 % du coût par participant l'an prochain. Selon Coach Omnium, seules 25 % des entreprises, qu'elles soient françaises ou étrangères établies en France, s'aventurent hors de l'Hexagone cette année. Pour autant, des disparités s'invitent : incentive en légère hausse, congrès et conventions en recul, manifestations événementielles stables.

PAS D'ALARMISME INUTILE

Incertitudes géopolitiques, risques d'attentats, fluctuations des taux d'intérêt, Brexit… tout cela pourrait altérer le marché l'an prochain mais il faut, là encore, tempérer les inquiétudes, car les zones géographiques ne sont pas toutes logées à la même enseigne, ce qui offre toujours des alternatives. Si l'on en croit les prévisions 2017 de l'agence Advito, les tarifs des compagnies aériennes ne subiront pas d'augmentation majeure. Certes, l'Opep vient d'évoquer la possibilité d'un baril à 60 dollars (contre un peu plus de 50 actuellement), mais les achats de carburant se font à l'avance, décalant d'autant l'impact sur les coûts. En revanche, toujours d'après Advito, les tarifs hôteliers grimperont de 3 à 5 % dans le monde, avec des perspectives contrastées. Ainsi, le Brexit incite les Anglais à voyager chez eux – une invitation pour les hôtels britanniques à augmenter leurs prix – mais avantage les visiteurs des pays de la zone euro en raison d'un taux de change attractif.

PAS CHER, PAS LONGTEMPS, PAS LOIN

Venue finders – ces apporteurs d'affaires qui mettent gratuitement en relation le client et les différents prestataires – meeting planners, DMC, PCO (professional congress organizers)… le secteur du Mice est désormais confronté à de nouveaux acteurs auxquels agences de voyages d'affaires et événementielles doivent se mesurer. Pas facile, lorsque le leitmotiv demeure « toujours plus pour moins ». Moins de budget tout d'abord : selon l'étude de Coach Omnium, 56,3 % des organisateurs interrogés ont été incités à faire des économies par leur direction. Ce qui induit une réduction de la durée des événements, d'où le choix de destinations à temps de transport plus courts. Parallèlement, les commanditaires montrent plus d'exigences, notamment du point de vue technologique : applications et tablettes tactiles viennent s'ajouter à l'équipement traditionnel de sonorisation et de projection. Et face aux délais raccourcis pour répondre à l'appel d'offres, savoir-faire et réactivité font la différence, surtout avec une mise en concurrence systématique des prestataires.

L'EUROPE EN LIGNE DE MIRE

En 2017, deux objectifs pèseront particulièrement dans le choix des sociétés : retour sur investissement et sécurité. Difficile à quantifier, le retour sur investissement est cependant étroitement lié à l'originalité de la destination. Pour peu que la pertinence des activités sur place suive, bien sûr : un participant enchanté devient un collaborateur motivé. Quant à la sécurité – qui, après les attentats de novembre 2015, figurait parmi les impératifs pour 63 % des commanditaires – sa garantie s'avère désormais non négociable. Si cette contrainte pèse contre le choix d'un certain nombre de destinations, cela en désigne, à l'inverse, d'autres, qui ajoutent au parfum de vacances le sentiment d'être en totale sûreté.

Alors, choisir l'étranger pour se réunir, encourager ou récompenser a-t-il toujours un sens ? La réponse est définitivement oui. Ne serait-ce que pour permettre à des collaborateurs d'appréhender un marché convoité ou concurrent, voire d'esquisser des contacts pour un partenariat hors frontières. Plus prosaïquement, selon l'implantation géographique de l'entreprise, se rendre à Bruxelles ou Londres nécessite parfois moins de temps de transport que de se déplacer jusqu'à Bordeaux ou Marseille. D'autant que les conséquences du Brexit semblent, pour l'instant, plutôt positives : le Convention Bureau de Londres a enregistré ces derniers mois un boom de demandes d'organisation d'événements, venues du marché domestique évidemment (+ 83 %), mais aussi en provenance des autres marchés (+ 22 %).

En Europe, l'Espagne, l'Italie, le Portugal sont en tête des destinations plébiscitées. Bien installées également, l'Irlande et Malte – sur laquelle souffle un vent de renouveau, avec la mise en valeur de sa capitale La Valette.

L'accessibilité est un facteur clé : 66 % des commanditaires estiment qu'elle est prioritaire, selon l'étude Destination Report 2016 réalisée par Pro Sky. Un critère d'autant plus déterminant dans le cas de réunions organisées par un groupe international ou avec des implantations étrangères. C'est l'occasion de suggérer l'Europe de l'Est, un terrain de jeu vaste à défricher et aux tarifs attractifs : Varsovie au visage transfiguré par la modernité, Prague ou Budapest, villes chargées d'histoire et riches d'une architecture spectaculaire… Ou, en soulignant toujours la notion de dépaysement, c'est une opportunité pour proposer, à des coûts moindres, les nouveaux venus que sont l'Islande, le Monténégro ou la Slovénie, qui ont emboîté le pas à la Grèce et aux Pays baltes.

AFRIQUE, LE CONTINENT DE TOUS LES CONTRASTES

Conflits localisés, tensions, menaces d'attentats : le Maghreb, tout comme la Turquie et l'Égypte souffrent toujours. En revanche, au Moyen-Orient, les Émirats Arabes Unis et le sultanat d'Oman tirent leur épingle du jeu et voient même leur capital confiance augmenter : la sécurité est au rendez-vous, la qualité des infrastructures, au top, et la démesure architecturale sur fond de désert constitue un attrait indéniable. Embarquer ses équipes ailleurs, c'est les arracher à un quotidien souvent stressant. Une destination ensoleillée – parenthèse à Abu Dhabi ou à l'île Maurice en plein frimas hexagonal – et voilà le moral des troupes gonflé à bloc. Pour apporter une part de rêve, l'Afrique du Sud, avec sa nature grandiose, sa faune extraordinaire et ses paysages uniques, tient la dragée haute en matière de destinations Mice sur le continent, d'autant que Le Cap peaufine sa réputation de ville chic et bon marché. Plus timide, car onéreuse et ne bénéficiant pas de vol direct, la Namibie joue les outsiders pour des budgets conséquents, mais promet d'indélébiles souvenirs.%%HORSTEXTE:1%%

AMÉRIQUE DU NORD, UNE OFFRE BIEN RODÉE

Première destination de tourisme d'affaires aux États-Unis devant Orlando, Chicago et New York, Las Vegas domine l'ensemble des villes américaines en matière de conventions et d'événements, en progression de 16,5 % sur le 1er semestre 2016. Quelque 9 milliards de dollars (8,15 milliards d'euros) d'investissements – construction d'une salle de 5 000 places, ouvertures et rénovations d'hôtels – vont certainement booster encore la cité enfiévrée. L'autre gagnante nord-américaine, Montréal, sacrée pour la cinquième année consécutive première destination des Amériques pour l'accueil des événements internationaux, devance toutes les autres villes du continent. Les deux bénéficient en outre, d'un véritable capital sympathie et d'une ambiance bien loin du quotidien.%%HORSTEXTE:2%%

AMÉRIQUE DU SUD ET ASIE : LES BONS ÉLÈVES

L'organisation de Mice sur le continent sud-américain a le vent en poupe, bondissant de + 4 à + 7 % entre 2014 et 2015. Des tarifs en baisse, des liaisons aériennes et une hôtellerie hétérogène adoucissent la facture, et l'on voit émerger ou s'installer de nouvelles destinations comme le Panama, la Colombie, le Pérou et bientôt le Costa Rica. La région Asie-Pacifique s'épanouit également sur le créneau du Mice, selon Global Travel Price Outlook : 4,8 % de hausse attendue cette année, et 5,1 % espérée pour 2017 pour les « Big Five » de l'Asean (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande et Vietnam). Le Sri Lanka et Taïwan s'inscrivent déjà comme des valeurs sûres, tandis que l'Inde s'installe tranquillement dans le paysage, avec Delhi et Jaïpour.%%HORSTEXTE:3%%

PLUS DE COHÉSION, M

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