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Maroc : cafouillage autour des formalités d’entrée

Attention, tous les ressortissants français doivent être munis d'un passeport. La dérogation concernant les clients des TO, qui a fait l'objet d'une circulaire cet été, peine effectivement à être appliquée, au grand dam des voyagistes.

En date du 13 juillet dernier, un courrier officiel du ministère de l'Intérieur marocain adressé au ministre du Tourisme du Maroc promettait d'apporter un peu d'air aux TO pour leurs clients se rendant dans le royaume.

Une recommandation sans suite

Afin de "faciliter l'accès des touristes européens dans le royaume", cette circulaire prévoyait en effet qu'à condition de voyager avec un TO et que celui-ci ait déposé à la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), 72 heures avant l'arrivée, la liste nominative de ses clients, les ressortissants européens, non soumis à visa, pourraient se contenter d'une carte d'identité en cours de validité pour entrer au Maroc. En clair, déroger à l'obligation du passeport décidée le 24 juin 2015 dans le souci d'une sécurité renforcée.

"Nous n'avons eu aucune communication officielle ni précision d'application concernant cette circulaire", déplore François Malcuit, directeur des transports de Thomas Cook/Jet tours. "On ne sait pas où ni à qui adresser ces listes. Nous avons tenté de le faire sans succès il y a encore quelques jours. Bref, il est impossible de faire partir des clients dans ces conditions avec leur seule carte d'identité".

Dans le doute et sans "précisions opérationnelles", Thomas Cook France, comme TUI France et les voyagistes du Seto dans leur ensemble, s'en tiennent donc à l'obligation de passeport. "Face aux difficultés et incertitudes d'interprétation et d'application de cette règle dérogatoire, le Seto préconise à ses membres de recommander dans tous les cas la détention d'un passeport en cours de validité pour se rendre au Maroc", indique le Syndicat des Entreprises de Tour-Operating sur son portail SIS.

"Nous considérons qu'il y a, encore, un manque de visibilité sur une mise en pratique cohérente de ce dispositif", regrette Jurgen Bachmann, secrétaire général du Seto.

Le passeport reste la règle sans exception

De même, sur son site de Conseils aux voyageurs, le Quai d'Orsay n'a pas modifié ses consignes du 25 juin dernier et continue de préciser, en date du 27 août, que "Pour un séjour égal ou inférieur à trois mois, le passeport en cours de validité est obligatoire, y compris pour les groupes en voyages touristiques organisés".

Contacté hier par nos soins, l'Office National du Tourisme Marocain à Paris avoue le peu d'informations dont il dispose. Après "consultation de l'Ambassade du Maroc à Paris", il nous a précisé "les seules informations que nous ayons concernent la procédure à suivre qui stipule que le réceptif du TO au Maroc devra déposer (au moins 72h à l’avance) la liste auprès de la direction de la réglementation au ministère du Tourisme (Tél : +212 537.57.78.01 / +212 537.57.78.02). Ce dernier se chargera d’envoyer la liste à la DGSN/ Direction réglementation (+2125 37 72 40 11) pour l’octroi des autorisations d’entrées".

Trop de questions en suspens

Dans la pratique cependant, beaucoup trop de questions restent en suspens. Le Seto les a d'ailleurs listées et adressées à l'ONMT dès le 21 juillet, sans réponse officielle à ce jour.

Entre autres : la DGSN va-t-elle accuser réception de cette PNL (Passengers Name List) comme preuve que le TO l'a transmise dans les délais? Comment la police des frontières va-t-elle pouvoir distinguer un passager qui se trouve sur la PNL d'un autre qui ne s'y trouve pas? Cette mesure est-elle valable pour tous les aéroports du Royaume? Les autorités garantissent-elles que cette procédure sera respectée à tous les postes frontières des aéroports et ne posera pas de refus d'accès au Royaume pour autant que le tour-opérateur ait bien respecté ses obligations. Y-a-t-il un minimum de participants requis (8 précédemment) ? Le voucher d'hôtel sera-t-il toujours réclamé?

Un impact négatif sur les ventes

Autant d'incertitudes qui obligent les voyagistes à toujours imposer le passeport à leurs clients mais handicapent évidemment les ventes. "Personne ne va prendre le risque d'envoyer un client avec une carte d'identité. Il n'y a pas de suivi", regrette un professionnel.

Le Maroc aurait pourtant bien besoin d'une communication claire. Selon le dernier baromètre Snav/Atout France, les départs vers le royaume sont en chute libre, -42% en cumulé depuis le début de l'année au 30 juillet.

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