Lufthansa : les frais GDS, c’est maintenant !
» A partir de ce mardi 1er septembre, Lufthansa applique une surtaxation de 16 euros pour chaque billet émis via les GDS. En écho à la controverse que génère cette mesure, le groupe se justifie dans un communiqué mais campe sur ses positions, assurant vouloir travailler avec les agences et les GDS pour "moderniser" la vente de bi
C’est le jour J. A compter d’aujourd’hui, mardi 1er septembre, Lufthansa impose des frais supplémentaires de 16 euros par réservation pour chaque billet émis via un GDS, et pour toutes les compagnies du groupe (Austrian Airlines, Brussels Airlines, Lufthansa et Swiss). Une décision qui provoque l’inquiétude des GDS et des distributeurs, premiers affectés par ce dispositif, qui menacerait la vente de billets par leur entremise. En revanche, les clients qui réservent leurs vols via les sites web ou les guichets des transporteurs du groupe ne paieront pas cette surcharge.
Un processus "controversé"
Conscient de la polémique qui entoure cette nouvelle politique tarifaire, le groupe justifie sa démarche dans un communiqué publié le 31 août. "La réorganisation de notre dispositif de distribution des billets a engendré de nombreux échanges d’idées et d’expériences au sein de notre secteur", admet Jens Bischof, membre du bureau exécutif et directeur commercial de Lufthansa German Airlines, qui qualifie d’ailleurs ce processus de "controversé".
Toutefois, Lufthansa persiste et signe : "nous sommes plus convaincus que jamais que le fait de proposer des canaux supplémentaires de réservation à la fois plus élaborés et moins coûteux […] est dans l’intérêt de nos clients". Selon le groupe, ces frais permettent de rendre les coûts de réservation via les GDS plus transparents.
Des solutions informatiques pour les agences
"Nous souhaitons travailler avec les agents de voyages et les GDS pour moderniser la vente de billets d’avion", explique Jens Bischof. Rappelant que les agences peuvent utiliser le site BtoB de Lufthansa LHGroup-agent.com pour réserver en direct sans aucun frais supplémentaire, le groupe annonce une "gamme de solutions informatiques" à venir pour gérer les réservations.
Reste à savoir si celle-ci répondra aux besoins des agents de voyages. Interrogé en juillet, Michel de Blust, secrétaire général de l’Ectaa (Association des agents de voyages et tour-opérateurs européens), soulignait qu’une fois la réservation effectuée sur la plate-forme BtoB, l’agent de voyages n’a plus accès au PNR. En cas d’annulation ou de modification du billet, il doit donc appeler le call center de Lufthansa. "On revient 25 ans en arrière !", s’indignait-il alors.
Vers une généralisation des frais GDS?
Un peu partout en Europe, la mobilisation contre les frais GDS s’organise. Cet été, l’Ectaa a déposé une plainte auprès de la Commission européenne, et huit agences de voyage en ligne européennes ont envoyé une lettre à Lufthansa pour lui demander de retirer cette surcharge considérée comme "manifestement illégale". En France, le Snav a clairement affiché son désaccord avec cette mesure.
Une chose est sûre, le monde de l’aérien suit le dossier de très près. Du côté des distributeurs et des GDS, c’est l’effet domino qui inquiète, les autres compagnies aériennes pouvant être tentées d’emboîter le pas à Lufthansa, comme elles le firent au début des années 2000 avec Delta Air Lines pour l’adoption de la commission zéro.
