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Low cost : le patron d’Air Austral réagit à l’arrivée de French blue à La Réunion

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L'Echo touristique : En juin 2017, la low cost French blue volera entre Paris et La Réunion, un axe qui représente 70% de votre trafic. En quoi l’arrivée de ce cinquième concurrent diffère-t-elle de celle d’XL Airways en 2012 ?

Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral : Elle se différencie au moins à deux titres. Tout d’abord parce qu’aujourd’hui, le low cost long-courrier, qui bénéficie d’une communication favorable, a une notoriété beaucoup plus grande et se trouve érigé en modèle potentiel, tandis qu’il y a quatre ans, on en parlait peu et tout le monde avait en tête l’exemple d’Air Asia X qui avait été un flop monumental. Ensuite, avec quatre acteurs déjà présents (ndlr : Air France, Air Austral, Corsair et XL Airways), nous serons clairement en surcapacité. En partant sur la base d’un vol quotidien opéré par French blue, nous serons sur une capacité additionnelle de 15 à 20%.

"French blue est une copie du modèle Outre Mer 380"

 

Comment comptez-vous réagir pour conserver vos 37% de parts de marché sur l’axe métropole-Réunion?

Nous étudions toutes les options. Mais pour le moment, nous attendons que les choses se précisent concernant les tarifs et les fréquences. Quoi qu’il advienne, nous resteront compétitifs, comme nous l’avons toujours été.

Lorsque vous êtes arrivé en 2012 pour redresser Air Austral, vous avez abandonné le projet Outre Mer 380, une filiale low cost destinée à opérer deux A380 de plus de 800 sièges entre la métropole et La Réunion. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette décision ?

Je le referai sans hésiter ! French blue est une copie de ce modèle-là, mais le groupe Dubreuil (ndrl : maison mère de French blue et d'Air Caraïbes) met en œuvre ce projet sur un réseau complémentaire à celui d’Air Caraïbes tandis que le projet Outre Mer 380 consistait à se faire de l’auto-concurrence. C’est tout de même une différence fondamentale : dans un cas, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis, dans l’autre vous sciez la branche du copain pour qu’il se casse la figure ! Quand vous offrez sur vos propres lignes des produits moins chers, c’est suicidaire. Ce projet n’avait aucun sens. En revanche, si nous achetions des avions pour les mettre en œuvre sur les Antilles françaises, là, ce serait complémentaire.

"Il y a peu de destinations comme celle-ci avec une rentabilité extrêmement faible et sur laquelle cinq compagnies sont positionnées"

 

C’est un scénario envisageable ?

C’est une vision très réductrice de vouloir rester uniquement sur les DOM…Il existe bien d’autres destinations internationales sans doute plus difficiles à desservir dans un premier temps mais bien plus intéressantes à terme sur le plan économique. Nous pouvons faire la même observation pour La Réunion : il y a peu de destinations comme celle-ci avec une rentabilité extrêmement faible et sur laquelle cinq compagnies sont positionnées.

Comment expliquez-vous alors l’intérêt de French blue pour la destination ?

Ils y voient peut-être un élément de confort. Il n’y a pas de problématiques de droit alors que lorsque l’on cherche à desservir d’autres destinations comme Maurice par exemple, ce n’est pas aussi facile. Par ailleurs, La Réunion est un marché où les comportements sont connus, nous sommes presque exclusivement sur du franco-français, ça les sécurise

Un dernier mot enfin sur les négociations avec le groupe réunionnais Océinde qui devrait entrer dans le capital d’Air Austral?

J’espère que nous y verront plus clair avant la fin de l’année.

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