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LES TOURISTES ÉTRANGERS boudent la France

L'attentat de Nice, en pleine saison estivale, a refroidi les voyageurs. Au premier semestre 2016, le nombre de nuitées de touristes étrangers en France a reculé de 10 %. De premières mesures sont adoptées pour aider les professionnels.

Le tourisme réceptif français, qui faisait de la résistance jusqu'en 2015, a trébuché après l'acte terroriste de Nice. Le succès de l'Euro 2016 avait pourtant détendu l'atmosphère d'un pays à cran depuis les attentats de Paris survenus le 13 novembre dernier. À tel point que la veille du carnage de Nice le 13 juillet, après la réunion du premier Comité d'urgence économique du tourisme, le gouvernement avait réitéré son objectif de 100 millions de touristes pour 2020 (contre 84,5 millions en 2015). Mais, outre les attentats, il y a eu la prolongation de l'état d'urgence, les déclarations répétées d'« état de guerre » ou l'idée que « la France doive s'attendre à d'autres attentats et innocents tués » (Manuel Valls, le 19 juillet). Sans oublier l'annulation d'événements importants sur la Côte d'Azur, à Lille, Paris… et Donald Trump qui juge la France « infectée par le terrorisme ».

D'autres facteurs aggravants ont joué, comme les grèves, la pénurie de carburant, les manifestations, les inondations, les agressions contre les touristes rapportées dans les médias asiatiques. Après le 14 juillet, les hôteliers de la Côte d'Azur et de Paris ont constaté des « annulations en masse ». Le syndicat hôtelier Umih a noté une fréquentation en recul de 32 % pour les palaces parisiens lors de la deuxième quinzaine de juillet. Sur les six premiers mois de l'année, le nombre de nuitées de touristes étrangers en France a baissé en moyenne de 10 %, selon le secrétaire d'État au tourisme, Matthias Fekl. Ces chiffres sont toutefois à considérer avec prudence, puisque l'hébergement collaboratif de type Airbnb, les Gîtes de France, les campings ou certaines croisières se portent bien.

La destination perd des parts de marché

Mais la situation globale reste inquiétante : Frédéric Pierret, directeur d'Alliance 46.2, a souligné que la France avait perdu du terrain entre 2011 et 2015 par rapport à ses grands concurrents, qui ont tous affiché une croissance à 2 chiffres pendant cette période, contre seulement 5 % pour la France. Dès juillet, gouvernement et élus ont lancé des mesures d'accompagnement. Nice, sa métropole et sa région ont accordé une exonération et des étalements des redevances et de taxe de séjour aux hôteliers et restaurateurs, en plus d'annoncer un fonds exceptionnel pour les entreprises ayant subi des pertes d'activité. Puis Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, a préconisé des reports de remboursements de prêts et d'échéances sociales et fiscales pour les professionnels du tourisme niçois. De nouvelles mesures pourraient accoucher du Comité d'urgence, qui se réunira à nouveau en octobre, et de la Conférence nationale du tourisme prévue en novembre. Le conjoncturel (la trésorerie des entreprises) ne doit pas faire oublier le structurel entamé avec le fonds d'investissement de 1 milliard d'euros de modernisation du secteur ou le fonds de capital développement de 100 ME de Bpifrance pour les PME innovantes. Frédéric Pierret, d'Alliance 46.2, réclame, lui, « une stratégie offensive de moyen terme pour réhabiliter l'image de la France et une nouvelle gouvernance du tourisme, qui dépend de neuf ministres et 35 administrations ».

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