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Les navires de MyFerryLink bientôt interdits à Douvres ?

La Commission de la concurrence britannique a décidé ce jeudi d'interdire l'exploitation, au départ du port britannique de Douvres, des anciens ferries de SeaFrance rachetés par Eurotunnel et exploités par MyFerryLink, estimant qu’Eurotunnel occupe une position dominante.

Après avoir fait part à plusieurs reprises ces derniers mois de ses réserves concernant l’irruption d’Eurotunnel sur les marchés des ferries transmanche, la Commission de la concurrence britannique est montée d’un cran ce jeudi, en annonçant sa décision d’interdire aux navires possédés par l’exploitant du tunnel sous la Manche de desservir le port de Douvres.

D’après le président du groupe d’enquête, Alasdair Smith, Eurotunnel "détient déjà une part de marché de plus de 40%" sur les liaisons transmanche via ses activités dans le ferroviaire. Par conséquent, "il ne peut pas être bon pour la concurrence qu'Eurotunnel […] étende son activité aux ferries". "Les consommateurs seraient perdants si Eurotunnel étendait encore plus sa part de marché et pouvait augmenter les prix des services du tunnel" sous la Manche, a-t-il ajouté.

Eurotunnel sommée de vendre 2 de ses 3 navires

Dans le détail, Eurotunnel sera interdit de service maritime au port de Douvres pendant deux ans avec n'importe quel bateau, et pendant dix ans avec les "Berlioz" et "Rodin", deux des trois navires que le groupe a racheté l’an dernier après la faillite de SeaFrance, et qui sont aujourd’hui loués à MyFerryLink, compagnie coopérative créée par d’anciens salariés de SeaFrance.

La Commission a toutefois indiqué dans son communiqué qu’Eurotunnel pourra choisir de vendre les "Berlioz" et "Rodin" afin d'éviter que cette interdiction prenne effet.

Selon elle, la reprise en 2012 des ferries de SeaFrance par Eurotunnel a été motivée par la crainte de voir le partenariat entre les compagnies DFDS et LD Lines les racheter à bas prix et ainsi faire baisser les prix pour les passagers entre Calais et Douvres.

Une décision contraire à celle de l'Autorité française de la concurrence

Le groupe Eurotunnel a immédiatement décidé de faire appel de la décision de la Commission, qu'il juge "incompréhensible, et gravement disproportionnée", dans un communiqué. Eurotunnel souligne que cette décision est "en contradiction" avec celle de l'Autorité de la concurrence française, qui a jugé que le rachat des trois navires ne posait pas de problèmes concurrentiels pour le transport de passagers, mais a posé des conditions pour le fret.

La décision britannique "ne repose sur aucun fait concret" mais sur des "hypothèses virtuelles", tout en organisant "de fait l'activité maritime du Détroit en duopole", explique par ailleurs le groupe. Eurotunnel estime également que cette décision "prive les ports de Douvres et de Calais de recettes significatives".

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