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Les hôteliers parisiens se fédèrent pour mieux négocier avec les OTAs

Quelque 200 hôteliers indépendants ont rejoint la nouvelle Union des Hôteliers Indépendants (UHI). L’association souhaite défendre leurs droits, face notamment à des agences en ligne mondiales toutes puissantes. Décryptage avec son porte-parole Paul Roll, ancien directeur de l’Office du tourisme et des congrès de Paris.

C’est au cours d'une récente réunion, réunissant environ 300 hôteliers parisiens, que le projet de l’Union des Hôteliers Indépendants a été présenté. Depuis, 200 ont signé, assure son porte-parole Paul Roll, qui compte sur de nouvelles adhésions.

"Nous souhaitons atteindre une taille critique pour peser dans les discussions", ajoute-t-il. "Paris compte environ 1400 hôtels, dont la moitié appartenant à des chaînes. Il nous reste 700 hôtels à convaincre, sachant que certains d’entre eux sont satisfaits de leur situation". Pour l’heure, l’UHI veut représenter les intérêts particuliers des établissements franciliens. A Paris, le taux d’occupation atteint 79,5% en 2012, et devrait reculer de 0,6 point en 2013, ce qui le place bien au-dessus de la moyenne nationale. "Nous gérons une pénurie, ce qui n'est pas le cas des hôteliers au niveau national".

Faire baisser les taux de commission

Quel est le but de l’Union, créée sous la forme d’association ? "Nous ne voulons pas menacer, ni tenir un discours belliqueux, prévient Paul Roll. Notre objectif est de nous unir pour fonctionner comme une centrale d’achat". Naturellement, la feuille de route de l’UHI comprendra des négociations – au niveau prix, stocks et contrats – avec les grandes agences en ligne, qui pèsent de plus en plus dans les coûts de distribution.

Les commissions versées aux OTAS s'inscrivent dans une fourchette de 17% à 25% en moyenne. Et leur montant cumulé, en constante progression, représenterait 4 à 6% du chiffre d'affaires total hébergement des hôteliers. "Il faut clairement faire baisser les taux de commission. Mais cette diminution doit avoir du sens pour les deux parties. Nous devons nous demander ce qui peut être fait pour alléger les coûts. Car l’augmentation des prix à Paris ne s’est pas faite au profit des hôteliers".

Paris est la 7ème destination hôtelière la plus chère au monde, selon un récent classement HRG. La capitale française est plus chère que nombre de ses voisines européennes, à commencer par Londres, Rome, Amsterdam ou Berlin. Ce manque de compétitivité est bien sûr un handicap, au niveau de la clientèle loisirs comme affaires.

Sans site marchand

Pour autant, l'activité touristique parisienne en 2012 "s'est révélée excellente", selon l'Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP). Mais ce satisfecit cache naturellement des disparités selon les acteurs. D'après le cabinet d'études Protourisme, les hôtels indépendants sont plus pénalisés par la crise que les intégrés, ce qui devrait servir le discours de l'UHI.

"Nous devons tendre vers des relations plus équilibrées entre hôteliers et distributeurs", conclut Paul Roll. L’UHI n’a pas vocation à développer son propre site de vente directe. Au mieux, c’est un intranet qui sera mis en place afin de partager des informations entre adhérents.

Une deuxième réunion de la jeune association est programmée en novembre. Ce sera l’occasion de présenter un plan d’actions, qui doit être déployé "courant 2014".

De son côté, Paul Roll s’investit dans son rôle de porte-parole, mais ne compte pas s’y consacrer à temps plein. L’ancien directeur de l’Office du tourisme et des congrès de Paris a d’autres projets professionnels, qu’il dévoilera en temps élus.

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