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Le Qatar multiplie les investissements dans le tourisme

Le royaume a déjà investi dans plusieurs hôtels de luxe en France. Mais c’est le Maghreb -Tunisie, Maroc ou Egypte- qui concentre les projets pharaoniques.

Le Qatar n’investit pas que dans le PSG. Le royaume, qui dégage plus de 50 milliards de dollars d’excédents par an grâce à la vente d’hydrocarbures, multiplie les projets dans le secteur du tourisme. L’Etat, qui dispose de plusieurs fonds d’investissements, avec des relais dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg ou la Suisse, n’est pas un modèle de transparence. Mais on peut lister quelques investissements majeurs.

En France, d’abord, l’émirat a acheté plusieurs hôtels de luxe à Paris (le Royal Monceau, l’Hôtel du Louvre, le Concorde Lafayette) et à Cannes (le Carlton, le Martinez, le Majestic). Il dispose également d’hôtels particuliers, dont un sera bientôt occupé par un Buddha-Bar Hôtel de 56 chambres. Le Qatar possède également des participations dans des groupes comme La Société Fermière du Casino Municipal de Cannes (Groupe Lucien Barrière).

A l’étranger, la liste est encore plus longue : Four Season Health Care, Raffles Hotel, Sharm El-Sheikh Resort, Horizon Towers, les hôtels Schweizerhof à Berne ou le Royal Savoy à Lausanne….Et l’émirat ne compte pas s’arrêter là. Via le fonds Qatari Diar, 49 projets sont en cours ou planifiés dans l’immobilier et le tourisme pour une valeur totale de 35 milliards de dollars.

De grands projets au Maghreb

Une grande partie de ces investissements sont prévus en Afrique du Nord. Au Maroc, le Qatar participe, avec d’autres pays du golfe, à la réalisation de plusieurs complexes touristiques, notamment grâce au Qatar National Hotels Morocco. En Egypte, il a plusieurs projets au Caire ou à Sharm El-Sheikh, et a annoncé vouloir investir 10 milliards de dollars pour un resort géant sur la côte méditerranéenne. En Tunisie, de nouveaux investissements dans le tourisme seraient déjà prévus, alors que la première pierre du complexe touristique de Tozeur n’a été posée que cet été.

Le Qatar, petit état entouré de voisins puissants dans une région instable, est vulnérable. Il a développé une politique que certains qualifient de "soft power", tissant des liens diplomatiques forts avec des pays comme les Etats-Unis – qui disposent d’une base militaire sur son territoire – tout en multipliant les investissements.

Pourtant, si les pays comme la France ou les Etats-Unis soutiennent le Qatar, ils ne sont pas aveugles sur son soutien aux islamistes radicaux, comme l’ont révélé les câbles diplomatiques sur Wikileaks ou le Canard Enchaîné. Ainsi, pour Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité à la DGSE, interrogé par Marianne, "le Qatar finance partout et généreusement tous les acteurs politico-militaires salafistes (c’est le cas du groupe Ansar Dine), dont la branche la plus enragée des Frères Musulmans, hostiles à la famille Séoud (et bien sûr au chiisme) mais aussi aux régimes "laïcs" et nationalistes arabes susceptibles de porter ombrage aux pétromonarchies ".

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