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Le nouveau BTS Tourisme mise sur la relation client et le web

À la rentrée 2012, les anciens AGTL (Animation et gestion touristiques locales ) et VPT (Ventes et promotions touristiques) disparaîtront au profit d'une formation unique

Le référentiel du nouveau BTS Tourisme doit encore être validé, en mars prochain, par les instances de l'Éducation Nationale, mais l'essentiel est désormais connu. À la rentrée 2012, les anciens AGTL (Animation et gestion touristiques locales ) et VPT (Ventes et promotions touristiques) disparaîtront au profit d'une formation unique. Cette réforme s'inscrit dans un contexte d'harmonisation des formations européennes, avec le système européen LMD (formations de 3, 5 et 8 ans). Elle doit permettre de mieux répondre aux besoins des professionnels, notamment sur la question du web et de la relation client. Pourtant, comme l'avoue Alain Henriet, inspecteur général de l'Éducation Nationale chargé du Tourisme, le nouveau BTS ne réglera pas tous les problèmes. Et notamment ceux liés aux évolutions des métiers et du marché de l'emploi.

D'après le nouveau référentiel, que nombre d'enseignants ont consulté, le BTS Tourisme va « dans le bon sens », sans être « une révolution », 90 % de l'enseignement restant identique. Dans le nouveau programme, l'évolution la plus importante concerne la vente, avec une unité de gestion de la relation client d'un volume horaire de quatre heures par semaine. Le SNAV a contribué à l'élaboration du nouveau programme et se félicite de ce changement. « Notre input a été principalement articulé autour de deux idées. La première, introduire une vraie culture de la relation client (avant, pendant et après vente, prospection et fidélisation comprises). La deuxième concerne la dimension mercantile » explique Valérie Boned, responsable de la formation au SNAV. « Cela répond également à une demande des institutionnels, comme les Comité Départementaux du Tourisme, dont les missions s'orientent vers la gestion de la relation client et la vente » ajoute Alain Henriet.

UNE DEUXIÈME LANGUE OBLIGATOIRE

L'enseignement des langues est une « autre avancée » selon Tiphaine Piquet-Pellorce, responsable formation à l'EFHT. Le référentiel prévoit une deuxième langue obligatoire et un total de six heures par semaine. Surtout, les savoirs seront répartis de manière transversale, dans le module sur la gestion de la relation client ou les ateliers de professionnalisation, avec davantage de pratique. Les nouvelles technologies, qui ont bouleversé l'économie et la pratique des métiers du voyage ces dix dernières années seront plus présentes. L'unité gestion de l'information touristique donnera plus de bases aux étudiants en matière de bureautique ou de logiciels de gestion de la relation client, mais aussi sur les outils de communication (blogs, réseaux sociaux). En deuxième année, une spécialisation information et GDS permettra aux jeunes souhaitant s'orienter vers le métier d'agent de voyages.

D'autres évolutions, plus légères, sont également au programme. L'étude du droit, comme les différentes formes juridiques des entreprises de tourisme, les contrats, les assurances, ou la question du handicap, sera renforcée. Les questions économiques et internationales, en revanche, seront moins développées : l'enseignement, moins théorique, se rapprochera de la pratique du métier.

« Au final, ce nouveau BTS devrait être plutôt positif pour les étudiants, il leur permettra de s'adapter à tous les métiers liés à la commercialisation ou au web, dans les offices de tourisme ou les agences » explique Tiphaine Piquet-Pellorce. « L'enseignement sera plus professionnel, cela permettra aux jeunes de s'insérer plus facilement » pense Frédéric Jannoray, enseignant en BTS VPT au Cours Diderot. Une question peu abordée par les enseignants ou les professionnels : quel avenir pour les jeunes sortant de BTS Tourisme ?

D'après les données recensées dans le Contrat d'Étude Prospective, l'insertion des étudiants en tourisme reste problématique. Parmi les étudiants des BTS AGTL et VPT ayant passé leurs diplômes en 2007, 2008 et 2009, 23 % étaient en recherche d'emploi en 2010, 32 % poursuivaient des études, et 45 % avaient un emploi. Des chiffres de chômage plus élevés que dans d'autres BTS, y compris du secteur des services, alors que les salaires sont plus faibles. Du coup, de plus en plus d'étudiants poursuivent leurs études avec une année de licence professionnelle, souvent pour accéder aux mêmes postes. Un phénomène qui devrait s'accentuer avec le nouveau BTS, le tronc commun de deux ans étant destiné à être complété par une spécialisation en licence.

DÉCALAGE ENTRE LES ATTENTES ET LA RÉALITÉ DU MÉTIER

La formation et son contenu ne sont pas nécessairement mises en cause dans les difficultés rencontrés par les diplômés des BTS. La structure du marché de l'emploi dans le secteur, avec 3 000 emplois en moins dans les agences en trois ans, est davantage citée. « Peut-être, aussi, que les étudiants manquent de maturité » explique une enseignante en banlieue parisienne, d'autres regrettant « une mauvaise orientation » « des jeunes pas assez mobiles » ou « poussés à faire des études pour rien ». « Il y a un décalage entre les attentes des jeunes et la réalité du métier » pense Françoise Gaillat, responsable tourisme au Lycée de Gascogne à Talence (33), rejoint par de nombreux enseignants et étudiants. De fait, environ 50 % des billettistes ont moins de 6 ans d'ancienneté, beaucoup quittant le secteur quelques années après leur entrée. « Ça ne bouge pas beaucoup et on gagne le Smic », commente Anaïs, 26 ans, qui souhaite reprendre les études et s'orienter vers l'événementiel. Un constat difficile qui n'empêche pourtant pas les jeunes de rêver, encore, aux opportunités offertes par les métiers du tourisme.

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