Le Maroc veut reconquérir agences et TO

Destination "désintermédiée" par excellence, le Maroc veut reprendre l’initiative auprès des agences et des TO. C’est en tous cas le message qu’a fait passer hier le ministre marocain du Tourisme, Lahcen Haddad, lors de son passage sur le salon IFTM-Top Résa.

Après une année 2011 au cours de laquelle le royaume est resté discret en termes de communication et d’opérations commerciales, "l’un des axes prioritaires pour 2013 est de reprendre nos actions auprès des agences", indique Hamid Addou, le directeur général de l’Office national marocain du Tourisme (ONMT). "Une autre priorité sera de réinvestir la province, qui génère 70% de notre business en France."

Pour appuyer ce redéploiement, le pays mise principalement sur le développement de l’offre charter. "Nous avons demandé à Royal Air Maroc de travailler sur l’ouverture de nouvelles liaisons d’ici à la fin de cette année, poursuit Hamid Addou. La compagnie étudie actuellement les besoins des TO ville par ville."

Les TO prêts à s'engager ?

Mais à l’heure où 70% des touristes français viennent au Maroc par leurs propres moyens, sans passer par les services d’une agence ou d’un TO, et dans une période de crise où les opérateurs touristiques se montrent plus que jamais prudents dans leurs prises de risques, les voyagistes sont-ils prêts à affréter des charters ? "Pour l’instant, non, reconnaît Hamid Addou. Mais nous allons tout faire pour les aider à s’engager. Non pas par des subventions, mais avec des campagnes de communication très agressives, et en ouvrant les ventes au grand public au cas où les avions se rempliraient mal."

Après une année 2011 terne sur le marché français (-1% en fréquentation), le royaume devrait renouer avec une "légère croissance" cette année, espère l’ONMT. "On avait commencé à -10% en janvier, on était à -6% sur la période de janvier à juin, mais on a connu une croissance à deux chiffres sur juillet et août."