Le malentendu de l’Europe

L’Europe, c’est ceux qui l’aiment le moins qui en parlent le plus, et par conséquent se font le plus entendre. Certes, on peut reprocher beaucoup de choses aux institutions de ce « grand machin » à qui on prête souvent des intentions obscures, comme actuellement au sujet du pacte transatlantique sur le commerce et l’investissement, faute de transparence et de communication. Pourtant, en matière de tourisme, les répercussions de la création de cette vaste zone de chalandise se sont rapidement fait sentir, de la création de l’espace Schengen à la monnaie unique, en passant par la parité euro-dollar et son impact sur le pouvoir d’achat des voyageurs ou sur le cours du pétrole. Selon les points de vue, la libre circulation des personnes au sein d’un territoire de plus de 400 millions d’habitants est soit une formidable opportunité d’échanges et de rencontres humaines, à la manière du programme de mobilité étudiante Erasmus, ou bien, à l’opposé, une vanne ouverte pour des flux migratoires menaçant les identités nationales. Quoi qu’on en dise, d’un point de vue touristique, la constitution d’une Europe plus fluide aux frontières, simplifiant l’obtention de visas, et possédant une même monnaie a été un puissant accélérateur d’activité, notamment aux bénéfices des voyages de courtes durées tels les city breaks, du développement des vols low cost et des ventes de dernière minute. Sans compter les touristes en provenance d’Asie ou du continent américain qui optent pour des « combinés européens transnationaux ». Avec quelque 460 milliards de recettes directes en 2013, le tourisme européen se porte bien mais ne représente que 5 % du PIB de l’Union européenne. Cette dernière y consacre un budget dédié à la promotion ou au financement de projets touristiques. Reste que, là encore, les résultats demeurent peu visibles et souvent anecdotiques. Rien donc qui irait dans le sens d’une stratégie volontariste et appréhendable par les citoyens. Dans le tourisme comme ailleurs, l’Europe devrait parler plus clairement et plus fort pour (re)devenir séduisante.

« Avec quelque 460 milliards de recettes directes en 2013, le tourisme européen se porte bien mais ne représente que 5 % du PIB de l’Union européenne. »