Laurent Fabius met en garde contre la mécanique de la peur
Le gouvernement condamne avec fermeté la décapitation du guide français pris en otage en Algérie. Et renouvelle plus que jamais son appel à la vigilance, à destination des ressortissants français.
Interrogé jeudi matin par France Info, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a qualifié d’infamie l’assassinat d’Hervé Gourdel. "C’est une infamie parce que ceux qui ont fait ça, qui sont attachés au groupe Daech, pour eux la vie n’a absolument aucune valeur. Il faut à la fois condamner avec une extrême fermeté ce qui s’est passé qui est épouvantable, garder son calme et faire tout pour les retrouver et les châtier", a déclaré Laurent Fabius.
"Il ne faut pas se mettre dans une mécanique de peur car c’est ce que souhaitent les terroristes qui exercent un chantage sanglant", a-t-il ajouté ce matin sur Twitter.
Les destinations où la vigilance est requise
Le 22 septembre, le ministre des Affaires étrangères appelait les Français à "renforcer leur vigilance face au risque terroriste" dans une trentaine de pays, rappelant ainsi des consignes émises trois jours plus tôt dans les conseils aux voyageurs du Quai d'Orsay.
Sont notamment concernés : le Mali, la Mauritanie, l'Ethiopie, le Burkina Faso, le Nigéria, le Kenya, Djibouti, le Sénégal, le Niger, le Tchad, le Soudan, le Yemen, le Qatar, Oman, le Liban, le Koweït, l'Irak, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, Israël, l'Egypte, l'Iran, le Bahrein, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Turquie, la Syrie.
Le gouvernement français a pris ses dispositions face aux menaces proférées par Daech, suite à l’intervention militaire aérienne de la France en Irak. Les touristes et voyageurs d’affaires doivent par ailleurs se faire connaitre grâce au site Ariane. Le président du Snav Jean-Pierre Mas a appelé le Quai d'Orsay à "clarifier" sa position, recommandant une extrême vigilance dans une trentaine de pays, pour éviter "un risque d'amalgames" nuisible au tourisme. Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) aussi.
L’Algérie venait de revenir à l’IFTM
L'Algérie n'est revenue que cette année au salon IFTM, après deux années d’absence. Comme tous les professionnels du tourisme, Thomas Desplanques, directeur du salon, redoute "des répercussions négatives sur le tourisme en Algérie. Et comme l'amalgame est très rapide, il peut y avoir des conséquences dans les pays voisins". Les destinations du Maghreb, comme celles du Proche Orient, sont en souffrance depuis le Printemps arabe, comme le confirme de dernière baromètre Atout France.
"Il faut lutter contre tous les amalgames, il faut que la France et ses partenaires collaborent pour apaiser les craintes et sécuriser davantage les noeuds touristiques", a ajouté Thomas Desplanques.