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Laurent Abitbol : Mon plan pour Selectour, c’est de la bombe atomique

Sur scène, le "duce" a parlé. Pour que tout le monde gagne plus, Laurent Abitbol a prôné, au deuxième jour du Congrès Selectour qui se tient à Québec, l'union sacrée entre agences, TO et autres partenaires, tout en réclamant à chacun sa part d'efforts.

"Optimisme et performance". Sur scène, dans la salle de bal du Château Frontenac à Québec, Laurent Abitbol a "fait la job", en harmonie avec le thème du 7ème congrès Selectour qui se tient du 4 au 7 décembre. Entré en tapant des mains sur "La Fleur aux dents" de Joe Dassin, devant une audience captivée, le président du réseau à l'hippocampe s'est posé derrière son pupitre, sur l'air d'Indiana Jones. Là-dessus, aucun doute, il savoure l'aventure à pleines dents.

Moins de liberté, plus de marges

"Vous m'avez élu pour que les choses changent, je suis déterminé à oeuvrer au quotidien pour rendre de l'éclat à Selectour", a-t-il déclaré face aux adhérents et partenaires, 581 au total réunis cette année, contre à peine 400 lors du précédent congrès annuel à Istanbul. Pour ce faire, Laurent Abitbol veut "fédérer afin de faire oublier les guéguerres du passé". "Le temps n'est plus aux clivages mais à l'union", a-t-il scandé. Avec un but : gagner plus.

Et celui qui accepte volontiers le surnom de "duce" n'hésite pas à verser dans le dirigisme. D'un côté, les adhérents devront consentir à "un peu moins de liberté pour un peu plus de marges", et les TO accepter d' "investir" dans le réseau et de "s'engager sur des objectifs". "Le plan que je mets en place, c'est de la bombe atomique", a-t-il assuré. "Vous voulez que les TO donnent plus ? Il va falloir leur garantir un chiffre d'affaires. Ça existe chez Havas Voyages, chez Leclerc Voyages, ça existera chez Selectour", a-t-il toutefois rappelé un peu plus tôt dans la journée, lors de l'accueil des fournisseurs.

Ambiance taquine

Un accord qu'il veut gagnant-gagnant, mais qui frôle l'abus de position dominante, selon certains TO. "On nous demande toujours plus d'argent et si on est pas d'accord, c'est pareil, on nous sort", regrette l'un d'eux. D'autres, en revanche, saluent l'"homme d'affaires" et un deal équilibré. Dans les couloirs du château, les commentaires vont bon train, dans une ambiance festive certes, mais taquine aussi. "Tiens, le mot de passe 'selectour' pour le wifi ne fonctionne pas… On essaye Havas ?", s'amuse un participant. La double casquette de Laurent Abitbol, qu coiffe aussi le réseau Havas Voyages, en tant que président du groupe Marietton, interroge toujours.

Prêt à bousculer l'ordre établi, il dit vouloir lancer "une coopérative d'intégrés", en admettant n'avoir "aucune idée" de comment y parvenir. Pour autant, si le modèle de coopérative s'essouffle selon lui, le réseau reste en bonne santé avec 85% d'agences rentables et 11% à l'équilibre. De quoi rester optimiste. Intervenant sur scène, Yves de Montbron, secrétaire général de la ligue des Optimistes de France, citait Lord Baden-Powell : "L'optimisme est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès". C'est tout ce qu'on souhaite au réseau volontaire.

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