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La Tunisie rate 2014 et espère une reprise en 2015

La Tunisie a limité la baisse de sa fréquentation globale à 3% l'an dernier mais le marché français ne donne pas de vrais signes de reprise, à -6%. Les TO restent pourtant volontaristes pour la prochaine saison estivale.

La Tunisie n'a pas atteint ses objectifs optimistes du printemps 2014, à savoir toucher le cap des 7 millions de touristes sur l'année.

Des recettes à la hausse

Au 31 décembre, le pays doit se contenter d'avoir accueilli 6,07 millions de touristes, contre 6,27 en 2013, soit une baisse de 3,2%. Le nombre de touristes européens a, quant à lui, quasi stagné à – 0,3%, selon le ministère.

Au niveau des recettes annuelles, le ministère note un léger mieux. Au global, elles ont atteint 1,59 milliard d'euros en 2014, soit une croissance de 6,4% par rapport à 2013, malgré une baisse de 3% des nuitées. Mais ce chiffre reste inférieur de 14,5% aux recettes enregistrées en 2010.

Amel Karboul, ministre du tourisme tunisien, a présenté son bilan 2014 lors d'une conférence de presse le 22 janvier, à la veille de la présentation d''un nouveau gouvernement dont elle a déjà annoncé qu'elle n'en serait pas.

La France toujours en négatif

La ministre s'est réjouie de la reprise des marchés allemand (+0,3%), italien (+9%) et britannique (+4%) mais a reconnu que le compte n'y était toujours pas pour la France. Le nombre de touristes en provenance de l'Hexagone a encore baissé de 6,1% l'an dernier même s'il faut noter une amélioration par rapport en 2013. La Tunisie avait alors accueilli 767 138 Français (-23%).

"Le marché français est très sensible", a commenté Amel Karboul. "L'arrière saison a basculé en un jour, après l'assassinat d'Hervé Gourdel." Les conséquences de l'attentat contre Charlie Hebdo se ressentent aussi. "Cela se passe à Paris et il y a des annulations en Tunisie et en Turquie", at-elle déploré.

Amel Karboul a également reconnu que selon des études effectuées en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Italie, l'image de la Tunisie était "médiocre". "Aujourd'hui nous pouvons faire un constat qui est amer (…). La qualité est un réel problème. (…) 40% du parc hôtelier a été déclassé depuis 2005".

Du stock et des clubs

Le baromètre annuel du Seto confirme la crise de confiance durable du marché français. Les voyagistes membres du Syndicat des entreprises de tour-operating (Seto) ont terminé l'exercice commercial 2013-2014 avec un retrait de 22% du nombre des forfaits vendus (230 466 au total, 177 612 sur la saison été à -19%).

Ils veulent toutefois croire que 2015 sera enfin sous le signe de la reprise.

"On ne peut pas se passer de la Tunisie, ni de ses petits prix", remarque Mariline Perez, directrice de la production de Fram. Même si le TO a, comme ses confrères, réorienté ses ventes vers l'Espagne, la Grèce, l'Italie ou le Portugal, il garde un dispositif important en Tunisie et notamment à Jerba. "Nous proposons 30 000 sièges affrétés cet été, soit un peu plus qu'en 2014 et avec des efforts tarifaires importants".

De son côté, Look Voyages qui a progressé de 22% en Tunisie en 2014, rouvre le Lookéa Cedriana 3* à la demande de nombreux clients, a précisé Patrice Caradec, président de Transat France. Ce sera le produit d'attaque à Jerba où Look a deux autres clubs (en plus du Lookéa Khayam Garden de Nabeul dans le nord).

"On a signé pour trois ans, on va voir ce que ça donne. L’an dernier, ce sont nos clubs labellisés qui ont porté la croissance en Tunisie, et on était confiant jusqu’à il y a encore trois semaines [avant les attentats de Paris, ndlr]."

Vers une stabilisation politique ?

Marmara reste aussi innovant avec l'ouverture de deux SunéoClub à Jerba (l'Aladin) et à Monastir (le Tropicana) qui accueillent aussi respectivement un club Couples (le Palm Beach Palace) et un SplashWorld (le Venus Beach).

"Nous espérons 40 000 clients en Tunisie en 2015", remarque quant à lui Raouf Ben Slimane, président de Thalasso n°1, soit encore moitié moins qu'en 2010 mais avec "une certaine confiance".

"L’élection d’un président issu du parti laïque, et la constitution d’un gouvernement appelé à enfin travailler sur la durée devrait contribuer non seulement à stabiliser la situation, mais aussi à vite mettre en place les solutions simples et concrètes pour revitaliser un secteur important pour les acteurs économiques étrangers et les acteurs tunisiens qui ont eu le courage de tenir, dans des conditions les plus extrêmes".

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