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La Tunisie peut-elle garantir la sécurité des touristes ?

La Tunisie va armer sa police touristique et déployer un millier d'agents de sécurité supplémentaires pour protéger hôtels, plages et sites touristiques après l'attentat contre un hôtel à Sousse qui a fait 38 morts, dont une majorité de touristes britanniques, le 26 juin.

Alors que plusieurs Britanniques, 16 selon le dernier bilan officiel, et une Allemande figurent parmi les morts, les ministres de l'Intérieur français, allemand et britannique sont attendus aujourd'hui sur les lieux de la tuerie de Sousse, où ils donneront notamment une conférence de presse.

Rassurer et protéger

De leur côté, les autorités tunisiennes ont déjà fait des annonces qui se veulent rassurantes. Le ministère du Tourisme a précisé que 1000 agents de sécurité armés viendraient renforcer à partir du 1er juillet la police touristique, et seraient déployés à "l'intérieur et à l'extérieur des hôtels", sur les plages et dans les sites touristiques et archéologiques. C'est la première fois, selon les autorités, que la police touristique va être armée.

Cette annonce est intervenue deux jours après qu'un jeune Tunisien a fait irruption sur la plage de l'hôtel Riu Impérail Marhaba à El Kantaoui, près de Sousse, une Kalachnikov cachée dans son parasol, avant d'ouvrir le feu sur les touristes.

La Grande-Bretagne, qui paye le plus lourd tribut, a dépêché des enquêteurs sur place. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque, menée par un jeune homme identifié par les autorités comme Seifeddine Rezgui, né en 1992.

Les clients français n'ont pas paniqué

La France n'a pour l'heure annoncé aucune victime, mais Tunis n'a toujours pas publié la liste détaillée des victimes qui n'étaient vêtues que de leurs maillots de bain au moment du carnage, sans papiers d'identité sur elles.

Dès samedi, les représentants du Snav et du Seto ont été reçus au Quai d’Orsay pour faire le point sur la situation. Ils se sont de nouveau engagés, comme cela avait été notamment le cas en 2011 au moment du Printemps arabe, à proposer une solution de retour anticipé pour chacun de leurs clients présents en Tunisie dans le cadre de voyages à forfait qui en ferait la demande. Ils ont souligné cependant que "très peu de demandes de ce type avaient été enregistrées à ce stade".

"Nous avons enregistré seulement deux demandes sur les  3 000 clients à destination", précise René-Marc Chikli, président du Seto. "1500 sont rentrés ce week -end comme prévu à l'issue normale de leur  séjour".

Pour les clients à destination, par mesure de précaution, les excursions ont été annulées et les circuits suspendus, notamment par TUI France/Marmara.

Les conditions commerciales ont par ailleurs été assouplies, pour permettre aux voyageurs ayant réservé un voyage à forfait en Tunisie pour la saison d’été 2015 de maintenir ou non le choix de cette destination. Les reports sans frais sont acceptés, suivant les TO jusqu'au 30 avril 2016 (ainsi Fram), voire pendant un an. "Nous ferons un point sur les demandes de report mercredi", indique René-Marc Chikli qui ajoute "qu'il ne sera pas évident de trouver des destinations de substitution au pied levé,  surtout aux tarifs de la Tunisie".

2 500 Britanniques rapatriés

Ce week-end, les voyagistes britanniques Thomson et First Choice ont envoyé dix avions pour rapatrier environ 2 500  de leurs clients sur place. "Nous avons dû nous positionner par rapport à cette décision", explique René-Marc Chikli "mais les clients français ont gardé leur sang-froid. Et les mesures prises par le gouvernement tunisien sont à même de rassurer pour l'avenir. C'est très bien que cette communication soit intervenue rapidement."

Les professionnels français ont réaffirmé tout le week-end leur solidarité à la destination. "Je serai peut être le dernier mais je continuerai d'aller en voyage en #Tunisie! Ces terroristes ne m'empêcheront pas d'aller ou je veux!" a ainsi posté Jean-François Rial, président de Voyageurs du Monde.

César Saint-Ouen, le Pdg de Croisière Jaune, spécialiste de la Tunisie, écrit dans une lettre ouverte : "Ne lâchons rien (…) Je ne lâcherai rien.  (…) Malgré tout ça, je suis, plus que jamais, déterminé à promouvoir et à défendre la destination Tunisie et ses valeurs. Ne rien faire, c’est leur donner l’avantage". A l'unisson, Raouf Ben Slimane, président de Thalasso n°1 ajoute : "(…) Maintenir le soutien à la Tunisie n est pas une démarche amicale ou de complaisance aveugle, mais un devoir pour tous et qui dépasse le cadre de notre profession, c est un devoir quasi civique au moment où nous parlons de mondialisation et de menaces diffuses et quasi généralisées. Tunisie, nous on ira toujours?!". Des prises de position qui doivent, aussi, encourager à faire la part des choses et rassurer.

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