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La Réunion : Air Austral ne voit pas la vie en low cost

Flotte moderne, cabines renouvelées, Internet à bord, offre famille… Tandis que la low cost French blue se positionne sur la desserte de La Réunion depuis Paris, Air Austral se démène pour conserver ses parts de marché sur cet axe. Elle regarde par ailleurs vers l’Asie, avec un programme qui décolle.

Air Austral refuse de voir son ciel s'obscurcir par l’arrivée d’un nouveau concurrent sur la ligne Réunion-Paris. Le 15 septembre, la low cost French blue ouvrira les réservations sur cette liaison. Mais la compagnie réunionnaise n’a pas attendu le début des opérations de ce nouvel acteur, prévu pour juin 2017, pour mettre en place une stratégie offensive, à la fois sur l’axe métropole-Réunion, sur lequel elle revendique 35% de parts de marché, et sur le reste de son programme.

Le programme Asie s'envole de 40%

"2016-2017 est une grosse année de transformation", fait savoir Jean-Marc Grazzini, directeur général adjoint d’Air Austral, lors d’un point presse organisé à Paris le 19 septembre. Après avoir traversé une crise sévère entre 2009 et 2012, le transporteur est revenu dans le vert ces trois dernières années pour atteindre plus d’un million de passagers et 345 millions d’euros de CA sur l’exercice fiscal 2015-2016.

Pas question de subir donc, place à "une expansion mesurée mais ambitieuse". Le programme est en effet renforcé avec une offre en croissance de 10% par rapport à l’exercice 2015-2016. Une envolée essentiellement portée par l’Asie avec un programme en hausse de 40% grâce au dédoublement de la ligne Réunion-Chennai-Bangkok qui permet le rétablissement du vol direct Réunion-Bangkok à partir de novembre. L’ouverture d’une ligne Réunion-Canton, en Chine, doit être officialisée en octobre pour un lancement début 2017.

Paris-Mayotte cartonne 

La compagnie optimise également les liaisons régionales et renforce la desserte de l’Afrique australe avec le passage attendu de 2 à 3 fréquences hebdomadaires entre La Réunion et Johannesburg. Par ailleurs, la ligne Paris-Mayotte, qui affiche un coefficient de remplissage de 97% depuis sa mise en service le 10 juin, continue avec 2 fréquences par semaine, quand la ligne Réunion-Paris comptera jusqu’à 14 fréquences hebdomadaires en haute saison.

C’est sur cette dernière ligne, qui assure à la compagnie le gros de son activité, qu’Air Austral investit le plus avec une montée en gamme. Outre les deux nouveaux Boeing 787 Dreamliner – l’un déjà mis en service sur la ligne Paris-Mayotte, l’autre attendu en octobre sur la ligne Réunion-Bangkok – la compagnie réunionnaise va recevoir deux nouveaux Boeing 777-300 ER, livrés le 10 octobre et mi-novembre, pour la ligne Réunion-Paris, avec de nouveaux sièges et cabines.

Des couchettes pour les familles

Les appareils sont configurés en trois classe, avec un Club Austral dédensifié qui passe de 18 à 14 sièges, tous transformables en lits. La classe confort est aussi améliorée avec un siège incluant un repose-jambes, tandis que la classe loisirs bénéficie elle aussi de nouveaux sièges, écrans et connectiques USB. Autre innovation : une offre Internet avec trois options payantes (20/50/200 Mo) disponible dans toutes les classes à partir de novembre.

La compagnie veut aussi séduire les familles, nombreuses parmi la clientèle affinitaire qui voyage sur la ligne Réunion-Paris, notamment avec l’option "extra-couchette" en classe loisirs. A partir de novembre, et pour 150 euros, les familles pourront réserver une rangée de trois sièges transformables en couchette pour voyager allongé avec, par exemple, un adulte et deux enfants. "Nous sommes la seule compagnie française à proposer ce produit", assure Jean-Marc Grazzini.

Le pari du "meilleur produit" face au low cost

"A tarifs compétitifs, les clients choisiront le meilleur produit", poursuit le directeur général adjoint, en référence à l’arrivée de French blue qui va engendrer une surcapacité sur cet axe. "L’une des règles de notre métier est d’être concurrentiel", répond-il encore à la question d’une éventuelle baisse des tarifs d’Air Austral.

Appelé en 2012 pour redresser la compagnie, Marie-Joseph Malé avait abandonné cette même année le projet Outre Mer 380, une filiale low cost destinée à opérer deux A380 de plus de 800 sièges en 2014 entre la métropole et La Réunion. Désormais, Air Austral est rattrapée par cette problématique et assure "étudier toutes les options possibles", à l’exception du low cost long-courrier.

Quant à l’entrée d’un investisseur privé dans le capital d’Air Austral, détenue à 98% par la Sematra, elle n’est pas encore arrêtée.  "Les négociations exclusives entre la Sematra et le groupe réunionnais Océinde sont toujours en cours", explique Jean-Marc Grazzini. Un chantier à suivre donc, tout comme la mise en place du Pass Vanille, annoncé l’année dernière mais toujours pas en effectif. 

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