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L’Egypte en panne sur le marché français

Le ministre égyptien du Tourisme était de passage la semaine dernière à Paris. L’occasion de faire le point sur la stratégie de relance de la destination, qui tarde à redécoller en France.

"2011 a été une année de crise, la plus longue et la plus profonde jamais connue par le tourisme égyptien", a déploré le ministre Mounir Fakhry Abdel Nour, en tournée européenne pour promouvoir cette destination qui a souffert du printemps arabe.

Toutes nationalités confondues, le nombre des visiteurs a chuté de 33% en 2011, à 9,853 millions, correspondant à des revenus de 8,8 milliards de dollars (-30%). S’agissant des seuls Français, la baisse a atteint 42% (356 000 en 2011, 600 000 touristes en 2010).

"Pour relancer le tourisme français, on a tout fait : de la publicité, de la promotion, des invitations aux tour-opérateurs sur place", mais les réservations ne reprennent pas, a regretté le ministre. "Les Français sont frileux", a-t-il avancé pour expliquer les raisons de cette désertion. Les voyageurs russes, polonais, britanniques et allemands ont pour leur part commencé à revenir au pays des pharaons.

Un objectif de 30 millions de visiteurs en 2017

Ce retour en grâce lui permet d'ailleurs d'afficher des objectifs (trop ?) ambitieux : le pays, qui vient de publier une charte du tourisme égyptien, vise 30 millions de visiteurs en 2017. C’est en 2010 qu’il a accueilli un nombre record de 14 millions de visiteurs

La destination a identifié trois leviers de croissance : il faut séduire les clientèles des pays les plus dynamiques (Chine, Inde, Brésil…), relever la qualité des hébergements et diversifier le produit, en développant le tourisme vert, sportif, religieux, axé sur la découverte du désert… Au niveau des croisières, le ministre a annoncé la réouverture de la navigation sur le Nil entre Le Caire et Assouan, fermée en 1994 pour des raisons de sécurité. La destination compte aussi doubler dans les deux ans l'offre de chambres, aujourd'hui de 220 000.

Contre des croisières à vil prix

Comment concilier croissance touristique et protection de l’immense patrimoine culturel égyptien ? Le ministre reconnaît que certains touristes sont "peu respectueux" des sites de l’Egypte ancienne. Ils "posent leurs doigts sur les hiéroglyphes et les couleurs", en plus de les prendre en photo avec leurs flashs. "Il faut mettre un terme à cela. La préservation doit se faire au dépend des prix qui sont pratiqués. Ce genre de tourisme culturel est plutôt haut de gamme". La "perception de l'Egypte bon marché doit changer". Le ministre, qui espère à priori figurer dans le gouvernement constitué après les présidentielles en mai, se dit favorable à la hausse tarifaire des entrées aux tombeaux des pharaons, et donc à celle des croisières.

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