Kuoni/Travel Lab relancera vite Donatello
Kuoni/Travel Lab a repris la marque Donatello par opportunité. Son patron Emmanuel Foiry se donne deux à trois mois pour définir son nouveau positionnement qui devrait être celui d'un TO online et en BtoC.
C'est la fréquentation du Tribunal de commerce de Paris qui a donné des idées à Emmanuel Foiry. A l'origine, le président de Kuoni/Travel Lab s'intéressait uniquement à la reprise de deux agences parisiennes de Donatello, rue des Batignolles dans le 17ème arrondissement, et avenue des Gobelins dans le 5ème.
Une belle marque
"Au moment de la liquidation, lorsque nous avons vu que la marque Donatello risquait de disparaître faute de repreneur, nous nous sommes faufilés, et nous avons fait une offre opportuniste, sans plus de réflexion stratégique. C'est une belle marque, avec un positionnement haut de gamme proche de nos valeurs".
Le Tribunal de commerce a confirmé, en début de semaine, à Kuoni/Travel Lab qu'il avait été le "mieux disant" pour le droit au bail des deux agences convoitées et pour la marque Donatello qui tombent donc dans son escarcelle. "Les points de vente de la rue des Batignolles et de l'avenue des Gobelins vont compléter notre réseau maison à l'enseigne Kuoni, soit 12 agences dorénavant", détaille Emmanuel Foiry qui va bientôt recruter quatre personnes.
Trouver un nouveau modèle
Concernant la relance de Donatello, le calendrier est plus flou même "s'il n'est pas question d'attendre de longs mois. Il ne faut pas laisser dormir la marque, mais au contraire capitaliser rapidement sur sa notoriété grand public". Le patron de Kuoni/Travel Lab se donne jusqu'à l'été, voire septembre, pour présenter le nouveau modèle.
Donatello évoque l'Italie et par extension l'Europe. C'est donc une production européenne qui sera développée, avec en plus de la Botte, le renfort de l'Espagne et sans doute du Portugal dans un premier temps.
"Mais d'évidence, on ne reprendra pas le positionnement actuel qui a montré ses limites, les derniers dirigeants s'y sont cassé les dents", annonce d'emblée Emmanuel Foiry. "L'offre packagée de week-ends en agences de voyages n'a aucun avenir. Les TO n'ont plus aucune valeur ajoutée, les professionnels ayant tous les outils pour monter eux-mêmes des courts séjours. La concurrence sur Internet des centrales hôtelières, Booking et autres OTA est par ailleurs trop forte".
C'est donc l'option BtoC "qui tient la corde" pour relancer un TO qui sera forcément, comme tous ces acteurs, "très électronique" avec une approche techno devant faire la différence.
"On ne se fixe pas d'objectifs", remarque Emmanuel Foiry, "mais si dans deux ou trois ans, on réalise 7 à 8 M€ de chiffre d'affaires rentable, on aura très largement amorti ce rachat".
