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Jean Korcia : Nous allons trouver un accord avec Air France sur les frais GDS

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"Après Lufthansa, IAG, c’est Air France qui a applique désormais une taxe sur les GDS. Sur la forme, je trouve cela regrettable car il n’y a pas eu de concertation", a entamé Jean Korcia. Dès son discours d’ouverture, le président de Manor a donné le ton de la séance. "Une chose est sûre, nous ne remplacerons pas les agents de voyages comme cela. Je ne laisserai pas faire ceux qui attaquent notre business sans négocier. J’espère être assez clair."

Hormis le manque de classe dans l’annonce soudaine d’Air France, les inquiétudes des distributeurs étaient nombreuses. "La connexion directe et les NDC vont compliquer la remontée du message comptable, les remboursements, la gestion d’Air Corsica, le changement de PNR. Comment vous allez faire pour gérer tout cela ?", a interrogé Jean Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage.

Des questions et des rancoeurs

Les agences devront-elles payer les accès aux agrégateurs de NDC ? Comment effectuer le changement de technologie en quatre mois ? "Cela me parait irréaliste d’être prêt en avril", assure Fabrice Dariot, président de Bourse des vols.

Dans le flou, avec le sentiment de s’être fait lésés, les interventions des adhérents avaient parfois un goût amer. "Quelle est la position d’Air France par rapport aux agences ?,  s’est enquis José Martinez, le président-fondateur d'Amplitudes. J’ai l’impression que nous allons nous faire ubériser. Je ne sais pas si vous mesurez l’impact des GDS sur notre travail. Pendant des années, nous avons effectué un suivi statistique pour Air France, nous avons fait barrage au low cost, et c’est comme ça que vous nous remerciez ? Nous allons nous défendre, vous mettre des bâtons dans les roues."

Surpris, Air France n'est pas prêt

Courageux, Zoran Jelkic, le directeur général du marché France d'Air France, s’est présenté seul pour répondre aux questions et au mécontentement des patrons d’agence. Face à l’âpreté des débats, le directeur général a su garder son calme, répondant point par point aux questions. Du moins quand il avait une réponse. "Ce qui a guidé notre décision, c’est le Big Data. Grâce à lui (et donc au NDC), nous pouvons faire du sur mesure sur n’importe quel segment. Concernant notre annonce, Lufthansa avait prévenu trois mois en amont, IAG cinq mois tout comme nous", a argumenté Zoran Jelkic.

En revanche, il a été beaucoup moins précis sur le calendrier technologique de sa compagnie, confirmant ce que tout le monde chuchotait tout bas durant le congrès : les dirigeants d’Air France ont eux-mêmes été surpris par la rapidité de l’annonce de cette surcharge. "L’API (interface de programmation, Ndlr) d’Air France sera testée en janvier, je ne sais pas exactement quand, mais nous sommes à peu près prêts". Avant de renvoyer la balle du côté des GDS. "Les agents de voyages auront tous les prix accessibles sur le direct connect. Reste à savoir si nous serons en full content dans les GDS. Pour jouer à trois, il faut que tout le monde ait envie de jouer à trois. Nous avons essayé de faire baisser les fees auprès des GDS, ils ont refusé."

Jeu de dupes

Georges Rudas, PDG d’Amadeus France, absent lors du débat, a pu se défendre le lendemain. "Je ne peux pas être prêt si les compagnies ne sont pas prêtes. Il faut aussi bien faire la distinction entre NDC et surtaxe. Il y a des NDC sans surcharge, d’autres avec un incentive, d’autres (prévoyant) des surcharges sans NDC. Notre mission, c’est d’avoir un back office qui gère les dossiers, le profil, la comptabilité, tout ce qui est nécessaire à la prévente. Amadeus sera le plus gros agrégateurs de NDC."

Pourtant, malgré ces débats agités, l’ambiance est restée très amicale entre tous les acteurs. Un jeu de dupes, car au fond, chacun savait très bien que des accords allaient être négociés pour éviter cette surcharge. "Concernant Air France, je suis sûr que nous allons trouver un accord, confie Jean Korcia. Regardez ce qui se passe avec IAG qui a négocié avec toutes les TMC. Pour eux, c’est un énorme rétropédalage. Avec British Airways, nous sommes tout près d’un accord et je crois que nous ne sommes pas les seuls."

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