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Jacques Attali : Le commerce physique sera réduit aux produits périssables

Lors des récents Enjeux E-commerce, organisés par la Fevad, Jacques Attali n'a pas directement évoqué le tourisme. Mais il a partagé sa vision du commerce traditionnel et digital, face aux nouvelles attentes du consommateur. Extraits choisis.

Que va-t-il rester dans le commerce physique ? "Essentiellement, les produits périssables, a estimé l'écrivain-économiste Jacques Attali, lors des Enjeux E-Commerce, grand-messe annuelle de la Fevad réunissant 500 personnes. "Tout le reste va basculer dans le numérique". Jacques Attali voit également le digital comme une solution de repli sur soi, pour se protéger : "Une très grande violence naît partout, qui est aussi liée à la fragilité de nos sociétés. Le terrorisme va devenir (du registre) des faits divers. Le commerce virtuel va de plus en plus avoir de poids parce qu’il est possible que les gens aient moins envie d’aller dans les magasins".

Pour lui, le terrorisme pourra aussi s’attaquer au digital, ce qui peut représenter un danger pour l’ensemble des sites Internet et des bases de données. "Nous allons assister à un énorme développement de toutes les technologies de sécurité, numérique et physique. Il y aura un terrorisme digital, qui va faire des dégâts. Imaginez que les communications digitales cessent pendant 20 secondes, cela peut être cataclysmique. Il y a maintenant une grande bataille sur la cybersécurité, qui sera un enjeu très important du commerce. Il y aura aussi une grande bataille sur la façon de service les clients, la loyauté à l’égard des clients, et ces valeurs nouvelles".

Un consommateur-producteur

"C’est de la tarte à la crème de dire qu’on ira vers un commerce beaucoup plus sur mesure, où il faudra suivre le consommateur vers ses désirs. Et de faire basculer le commerce vers non pas les objets, mais les services qui les accompagnent (pour l’aider dans l’autoproduction, NDLR). Je crois beaucoup à l’autoproduction, puisque le client veut faire des choses personnalisées. Devenir soi, c’est aussi cela : créer sa vie, et la produire soi-même".

"Pour moi, la principale valeur nouvelle, c’est le basculement progressif du dialogue consommateur-producteur (…), avec un consommateur qui devient producteur, les imprimantes 3D en sont la première dimension. Et où la distinction entre le physique et le virtuel disparaît – ce qu’on appelle le physital – avec des tas de technologies qui sont en train d’apparaître. Nous aurons des places de marché qui vont rassembler tous les commerçants de votre quartier".

Le bon temps, ce que l’on vendra le plus

"La valeur nouvelle la plus importante : rien n’est rare. La seule chose qui est vraiment rare, c’est le temps ! L'unique chose qui ait de la valeur. Le bon temps va devenir quelque chose d’essentiel. C’est ce que l’on vendra le plus. Dans le commerce, le bon temps, la qualité du temps, soit dans le magasin réel, soit dans le magasin virtuel…" Les vacances et les loisirs devraient avoir une valorisation importante dans un tel paradigme.

Jacques Attali a aussi évoqué l’économie du partage, sous l’angle légal. "Nous aurons une économie collaborative, avec beaucoup plus de gouvernance, et une exigence de traçabilité énorme. L’économie collaborative sans règle de droit, c’est le chaos. Qui est propriétaire des données ? C’est un enjeu majeur ! Les règles doivent être mondiales, ou au moins européennes. Il faut mettre en place un état de droit a minima européen sur l’économie de l’information, la propriété des données, les brevets, la propriété commerciale…"

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