Haïti, la perle retrouvée

DES PROJETS TOUS AZIMUTS

Redonner à Haïti sa place de Perle des Antilles. Tel est le pari du gouvernement haïtien qui ne ménage pas ses efforts pour redorer le blason de la destination. En quatre ans, il a investi plus de 345 millions de dollars dans 41 projets majoritairement destinés à l'hébergement et au transport, créant ainsi 13 700 emplois. Toutes ces actions s'inscrivent dans un vaste plan de développement qui se déploie jusqu'en 2035. Parmi les projets en cours, notons l'aménagement de l'Île-à-Vache avec l'installation d'infrastructures de base telles que des routes et un aéroport pour un total de dix millions de dollars. Une enveloppe quasi similaire a été allouée à la rénovation du centre historique de Jacmel. Pour accompagner les visiteurs et assurer la sécurité des principaux sites touristiques, une unité de police spéciale a été créée. Baptisée Politour, ses agents sont notamment postés devant l'aéroport international de Port-au-Prince, les hôtels ou encore les plages. Des efforts payants : en 2014, Haïti a reçu plus de 1,1 million de visiteurs, soit une croissance de 10,8 % par rapport à 2013.%%HORSTEXTE:1%%

LES TO SE JETTENT À L'EAU

En pleine renaissance, Haïti inspire les voyagistes français. TUI France lui consacre ainsi une production inédite qui verra le jour dans la collection 2016 avec des séjours haut de gamme chez Passion des îles et des circuits chez Nouvelles Frontières. De son côté, Transat France fait aussi office de précurseur avec l'ouverture, le 1er novembre prochain, du Club Lookéa Magic Haïti (ex-Club Med) qui affiche quatre étoiles. Situé sur la côte des Arcadins, il sera exploité avec l'un des partenaires historiques de Transat, la chaîne hôtelière Decameron. Depuis septembre, Voyageurs du Monde propose la destination en agence et il affichera bientôt sur son site une sélection d'idées de voyages.Avançant main dans la main avec le ministère du Tourisme haïtien, les TO participent pleinement au renouveau de la destination. « Leur présence est un déclencheur de changement d'image dans l'esprit des voyageurs », estime la ministre du Tourisme Stéphanie Villedrouin.

UNE DESTINATION EN V. F.

Outre ses plages magnifiques, ses villes coloniales, sa culture et sa gastronomie, Haïti dispose d'un argument de poids pour séduire les Français : la langue de Molière y est, avec le créole, la langue officielle. Partageant aussi une histoire commune, la France et Haïti entretiennent des relations étroites. Une proximité qui fait de l'Hexagone un marché privilégié pour la destination. Jusque dans les années 1990, beaucoup de Français visitaient d'ailleurs la partie ouest de l'île d'Hispaniola avec un point de chute tout trouvé au Club Med Magic Haïti qui a fermé ses portes en 1999. En 2014, seuls 30 000 Français ont parcouru l'île. La diaspora haïtienne, estimée à quatre millions à travers le monde dont 200 000 en France, est aussi une niche à fort potentiel.

BOOM HÔTELIER

Avec ses 9 490 chambres réparties dans 525 établissements, Haïti poursuit le développement de son parc hôtelier. L'île devrait ainsi atteindre quelque 13 000 chambres d'ici 2016 avec un objectif final de 40 000 à 50 000. Plusieurs chaînes internationales misent sur l'avenir à l'image de l'Espagnole Occidental Hotel et Resorts qui a ouvert dès 2012 le Royal Oasis ou encore de l'Américaine Best Western présente sur place depuis 2013. En mars 2015, c'était au tour de Marriott d'ouvrir à Port-au-Prince. Mais ce boom hôtelier ne serait rien sans la présence des compagnies aériennes. Sur sa ligne Paris Orly-Port-au-Prince, Air Caraïbes assure deux vols par semaine le mardi et le dimanche. Afin de répondre à une demande accrue en été, une 3e fréquence est proposée aux passagers chaque vendredi, lors des mois de juillet et août. Du côté d'Air France, la desserte s'effectue via le réseau régional des Antilles, c'est-à-dire depuis Pointe-à-Pitre vers Port-au-Prince, avec cinq à sept fréquences hebdomadaires.