Fusion TUI/Transat : un projet qui sonne creux, pour le CCE
Les représentants du personnel regrettent de ne pas être assez informés sur le projet d’entreprise par la direction du mastodonte du voyage, qui estime remplir sa part du contrat.
"C’est simple à résumer : selon nous, il n’y a pas encore d’adhésion au projet de l’entreprise chez les salariés qui restent", lance Lazare Razkallah, le secrétaire du comité central d’entreprise (CCE) de TUI/Transat. "On s’occupe de ceux qui ont fait le choix de quitter l’entreprise (dans le cadre du plan de départs volontaire, ndlr), mais il n’y a pas de mots pour ceux qui restent", précise le syndicaliste.
Pourtant, la direction de TUI France estime tout faire pour que la fusion s’opère et que les équipes se mettent au travail. "Dès l’annonce de la fusion, nous avons présenté en interne, et de façon très claire, les raisons et les intérêts de ce rapprochement, et ce qu’on compte faire de cette nouvelle entreprise", indique-t-elle. "Depuis, des groupes de travail ont été constitués pour élaborer la nouvelle organisation. Et nous continuerons."
"Un projet seulement comptable"
"Pour nous, le projet One n’est qu’un projet comptable", estiment pour leur part les représentants du CCE. "Une culture d’entreprise, ça ne se décrète pas, ça se créée", rajoute Lazare Razkallah. Départs de collaborateurs historiques, perspectives d'un déménagement et inquiétudes liées à l'information du rachat peuvent en effet créer de l'incertitude chez les salariés, qui sont généralement rassurés par des informations précises sur le futur d'une entreprise, son projet, et la vision que doit incarner le patron.
"Nous savons bien qu’il faut insuffler une dynamique au nouvel ensemble", rétorque la direction de TUI France. "Et nous y travaillons ! Chaque mois, nos managers se réunissent autour de ces sujets et sont chargés de faire circuler l’information dans leurs équipes. La feuille de route qu’on leur donne est très claire."
213 départs volontaires
"De plus, le 6 novembre dernier, lors d’un nouveau CCE, Pascal De Izaguirre a détaillé une nouvelle fois l’ensemble du projet. Nous revenons tout juste d’un séminaire à Marrakech, où nous avons parlé stratégie, défis et objectifs avec nos 90 managers. Nous avons un blog, un fil Twitter, une newsletter fréquemment envoyée à nos équipes en interne pour les informer sur l’avancée de la fusion : le niveau d’information dans l’entreprise est très élevé."
Pour rappel, lors de la dernière commission de suivi qui s’est tenu le 10 novembre, 213 départs volontaires ont été validés par la direction. 53 départs ont été refusés et 26 salariés sont en attente d’un remplaçant avant un éventuel départ. Les équipes de Transat France devraient rejoindre les salariés de TUI France au siège de Levallois-Perret d’ici à la fin janvier 2018.
