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Fram : pourquoi l’appel à la grève est maintenu

Faute d'avoir pu trouver un terrain d'entente avec la direction, l'intersyndicale CGT-FO-CFDT n' a pas levé l'appel à débrayer deux heures cet après-midi entre 14h et 16h30. 

Y aura t-il du monde ce 24 novembre devant le siège de Fram, 1 rue du Poids de l'huile à Toulouse, à Saint-Laurent du Var devant celui de Plein Vent et devant les agences du TO dans toute la France ? C'est en tout cas le souhait des syndicats qui, unis, ont lancé un appel à la grève en espérant que la mobilisation des salariés permettra de faire passer des messages et avancer leurs revendications.

Poursuivre les négociations

La réunion du 22 novembre avec la direction sur l'aménagement du temps de travail n'a pas permis de trouver un terrain d'entente alors que les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) donnent lieu depuis quelques semaines déjà à des échanges tendus. "Le lien n'est pas coupé, on continue à discuter. La direction nous a fait des propositions mais que nous jugeons insuffisantes, d'où le maintien de l'appel à la grève", explique Thouraya Ferchichi, déléguée syndicale CFDT.

Dans le cadre de ce processus légal de NAO, sont discutées chaque année conjointement dans les entreprises la rémunération et le temps de travail ainsi que la parité hommes-femmes. Or, plusieurs points d'achoppement divisent direction et syndicats chez Fram, notamment, tel qu'évoqué dans le tract du 19 novembre, la disparition de plusieurs avantages (ainsi la hausse du coût de la mutuelle), mais surtout une révision des conditions de rémunération.

Dans le cadre de l'accord sur le temps de travail, un arrangement avait été trouvé qui prévoyait une durée hebdomadaire de 37h30 continuant à être payées 39h30, sans heures supplémentaires, avec des temps dits de "pauses rémunérées". Une simple formulation, car dans la réalité, la plupart des salariés travaillent sans effectuer ces temps de pause, indique l'intersyndicale.

Dans un nouveau tract diffusé ce matin, elle précise "La proposition dictée par Monsieur de Mendonça consiste à demander aux salariés s'ils le souhaitent "une perte de salaire de 10% (suppression de la rémunération correspondant aux heures de pauses rémunérées) ou le chômage". A ce jour , en contrepartie de ces 39h30 les salariés sont payés 37h30 et bénéficient de jours RTT. Nous demandons à minima de pouvoir continuer à travailler 37h30 payées 37h30 pour ne subir aucune baisse de pouvoir d'achat et continuer à nous investir dans le redressement de notre société".

A l'issue la réunion, la direction a proposé pour les salariés aux revenus les plus faibles, une compensation de l'ordre de 19 € à 60 € brut par mois. "Nous ne pouvons nous satisfaire de cette proposition dérisoire et discriminante", explique l'intersyndicale, d'où le maintien de l'appel à la grève.

Des baisses de salaires incacceptables

"Nous sommes pragmatiques. Prêts à faire de efforts et en avons déjà fait beaucoup en retroussant les manches depuis un an", commente Thouraya Ferchichi. "Mais là, on touche à la rémunération. La révision proposée par la direction reviendrait à des baisses de salaires comprises entre 110 et 260€ mensuels suivant les catégories. Les plus petits salaires, nombreux dans l'entreprise, seront très impactés. Pour nous, ce n'est pas acceptable. Et autant nous sommes prêts à lâcher sur quelques points, autant celui-là est non négociable. On n'est pas en train de demander des augmentations, juste vouloir  maintenir nos salaires", prévient Thouraya Ferchichi.

Les salariés vont-ils suivre l'intersyndicale et se mobiliser ? "Tous partagent notre constat et le même refus de voir baisser leur salaires, mais ce n'est pas facile de sauter le pas surtout quand il y a de l'intimidation", déplore la déléguée syndicale. "La direction martèle qu'il faut en passer par là sinon c'est le dépôt de bilan et le chômage. Ce n'est pas un discours responsable. Nous, on travaille, on fait le maximum. Chacun doit prendre ses responsabilités".

Repondant aux accusations de la direction qui les accuse justement d'irresponsabilité avec ce mouvement de grève qui compromettrait la relance, les organisations syndicales écrivent "(…) La ficelle est un peu grosse. Monsieur de Mendonça ne peut ignorer que la situation économique et commerciale de Fram ne peut résulter d'une action de 2h30 . Les salariés ont aussi un droit constitutionnellement reconnu d'appuyer des revendications légitimes à savoir le maintien de leur rémunération et leur pouvoir d'achat".

Une réunion, la dernière a priori dans le cadre des NAO, est prévue le 29 novembre. "On espère pouvoir avancer d'ici là. On voit néanmoins que la direction n'est pas fermée", remarque Thouraya Ferchichi.

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