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Fram : DocteGestio renchérit dans l’espoir de battre LBO/Promovacances

Bernard Bensaid, PDG du groupe de gestion immobilière DocteGestio candidat à la reprise de Fram, s'apprête à convertir son offre dans le cadre d'un plan de continuation et non plus de cession. Il aurait  pour cela déjà acquis une partie du capital de l'entreprise auprès de certains actionnaires familiaux, sous réserve du feu vert du Tribunal à son projet le 2

L'Echo touristique : Vous avez présenté, hier, à l'audience du tribunal de commerce de Toulouse, une offre qui prévoit la reprise de 100% des actifs et des effectifs de Fram en s'inscrivant  dans un plan de cession, puis déclaré vouloir finalement la convertir en plan de continuation. Pourquoi ce changement de stratégie qui alourdit votre investissement ?
Bernard Bensaid :
Parce que nous voulons battre LBO France et que c'est la seule façon d'y arriver. Nous avons offert hier 12 millions d'euros pour la reprise de Fram dans le cadre d'une cession. Ils se décomposent comme suit : 500 000 euros pour les organes de la procédure, soit le remboursement des créances, 3,7 millions d'euros de droits acquis aux salariés, soit les congés payés, droits de formation, RTT, 6,8 millions pour les acomptes clients et 1 million pour le remboursement des crédits bail. Pour emporter la mise, il faut passer en plan de continuation. Il n'y a pas d'autre choix. C'est ce que nous avons proposé au tribunal à l'issue de notre présentation et il nous a écoutés.

Cela veut dire reprendre le passif, ce qui a un coût…
Mais Fram dispose de beaucoup d'actifs. Certes, l'entreprise a 87 millions d'euros de dettes, mais aussi 67 millions d'actifs de créances, 5 millions de trésorerie et 20 millions d'actifs immobiliers. Calculez-vous même. Cela fait 92 millions, 5 millions de mieux que le passif. Finalement, la continuation me fait faire des économies, je gagnerais presque de l'argent… Sérieusement, si j'enlève les actifs immobiliers, le différentiel entre les dettes et les actifs s'élève à 15 millions, c'est à dire seulement trois millions de plus à débourser par rapport aux 12 millions envisagés dans le cadre d'un plan de cession. Avec l'avantage que j'ai 10 ans pour les rembourser alors qu'avec une cession, je dois payer tout, tout de suite.

Comment avez-vous prévu de financer votre investissement ?
J'ai un partenaire chinois qui soutient mon dossier. C'est un ami qui ne souhaite pas être mentionné pour l'instant.

On a aussi évoqué des discussions avec Selectour Afat ?
Je les ai effectivement sollicités. Ils n'ont pas donné de réponse à ce jour. Mais ils tiennent une AG aujourd'hui.

Une continuation suppose que vous contrôliez l'entreprise ?
Nous avons racheté hier matin une partie des parts de l'entreprise à des actionnaires. On a d'ores et déjà un bloc de contrôle de plus de 30% avec l'ambition d'arriver à 95%. Mais on sera déjà content si on a la majorité. Ces actionnaires nous ont donné leur accord pour la cession de leurs parts sachant que cela est conditionné à l'homologation de notre projet par le tribunal. Ce dernier est souverain, et s'est donné une semaine de réflexion pour trancher. Nous avions demandé ce délai. C'est bon signe. Nous descendons à Toulouse demain pour présenter officiellement notre nouveau dossier.

Qui sont ces actionnaires familiaux. On a dit que Marie-Christine Chaubet était plutôt favorable au projet de Promovacances porté par LBO France ?
Ils ont signé mais ne tiennent pas à communiquer. Je les laisse s'exprimer s'ils le souhaitent.

Avez-vous déjà réfléchi à un management futur ?
C'est le seul point qui n'est pas encore clair pour moi. J'ai été sollicité par des professionnels du tourisme. Mais j'ai l'habitude des reprises d'entreprise. Il faut d'abord que je me fasse un avis par moi-même. J'arrive sans a priori, avec je pense une vision différente de celle du tour-operating classique. Je suis un hébergeur et ce que je découvre de Fram me stupéfie. Une entreprise qui vend des packages à perte. La période est difficile, mais cela ne justifie pas d'en arriver là. J'ai moi-même 90 établissements, 6 500 chambres, il faut se battre. Avec nous, Fram va arrêter de vendre à perte.

Avec un changement de positionnement ?
Pas du tout, il n'est pas question de cela. Nous voulons compléter le positionnement en développant l'offre France qui représente à peine 1% aujourd'hui mais qui pourrait grimper à 10% avec une offre à plus forte valeur ajoutée. C'est parce que les produits n'existent pas en agences que les Français ne les achètent pas. Il faut être innovants. Nous saurons l'être. Mais Fram continuera de vendre des destinations étrangères. Le réceptif, nous y viendrons dans un second temps. Oui, nous proposerons nos services, hébergements à des clients étrangers, et Chinois en particulier, mais ça, c'est le deuxième étage de la fusée.

Que deviendrait Plein Vent dans votre projet ?
Ce sont eux qui sont le plus inquiets dans ce dispositif. Ils ne voient pas le sens de notre projet et Joost Bourlon (le directeur général de Plein Vent, filiale de Fram NDLR) n'est pas enthousiaste. Il faudra rassurer. Mais je le répète, nous n'allons rien enlever à Fram. Juste enrichir son offre et son positionnement.  Il y a un seul établissement aujourd'hui en France à Soustons. L'offre de DocteGestio en apporte 10 supplémentaires d'un coup.

Vous pensez donc que votre offre garantit la survie de Fram contrairement à celle de LBO/Promovacances ?
Aujourd'hui, je constate une adhésion à notre projet.  Je suis arrivé il y a seulement 10 jours sur ce dossier et je sens que nous sommes suivis, avec de bons contacts avec des Ambassadeurs Fram, Selectour Afat, Jean-Pierre Mas… Je m'en réjouis. Accepter l'offre de Promovacances, c'est continuer de reproduire le modèle perdant de Fram. Ce que propose LBO, c'est de continuer à se concentrer sur le tour-operating en tuant les transporteurs, en tuant les hébergeurs pour faire du prix. Au petit jeu du prix et de l'écrasement des prix, personne n'est gagnant.

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