Face à la flambée du pétrole, Delta s’offre une raffinerie

Aux grands maux les grands moyens : Delta, partenaire d’Air France au sein de l’alliance SkyTeam, a décidé de s’offrir une raffinerie, ce qui constitue une première pour une compagnie aérienne. La direction a précisé que l'opération devrait lui permettre de couvrir 80% de ses besoins en carburant aux Etats-Unis.

Les frais d'acquisition de cette raffinerie, jusqu'à présent propriété de Phillips, 66 atteignent 180 millions de dollars, dont 30 millions seront versés par l'Etat de Pennsylvanie. "Un investissement supplémentaire de 100 millions de dollars" permettra de "modifier l'usine pour maximiser la production de kérosène", a indiqué la compagnie dans un document transmis aux autorités boursières. L’opération lui coûtera donc quelque 250 millions de dollars net (190 millions d'euros).

Le prix d'un nouvel avion gros porteur

Une somme qui reste inférieure aux bénéfices nets 2011 du groupe (854 millions de dollars, + 44%), pour un chiffre d'affaires en hausse de 35,11 milliards (+11%). "Cet investissement modeste, l'équivalent du prix catalogue d'un nouvel avion gros porteur, permettra à Delta de réduire sa dépense de carburant de 300 millions de dollars par an et garantira la disponibilité de carburant dans le nord-est" du pays, a fait valoir le directeur général de Delta Richard Anderson, cité dans un communiqué.

Certains observateurs restent toutefois dubitatifs concernant la pertinence de la transaction. Piloter une compagnie aérienne est difficile, mais gérer une raffinerie peut s'avérer encore plus complexe, relève un article du New York Times.

L’augmentation du prix du baril aura un impact sur les résultats de toutes les compagnies aériennes cette année, et expose les plus fragiles à la faillite, selon les analyses de l'Association internationale de transport aérien (IATA).