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EuropaCity à Paris : ce projet touristique pharaonique qui fait polémique

 » Gigantesque complexe de commerces et de loisirs qui doit voir le jour tout près de Roissy, le projet EuropaCity entend attirer 31 millions de visiteurs annuels, dont 6 millions de touristes. Le débat public, qui ouvre le 15 mars, promet d'être houleux. « 

C'est un projet pharaonique qui commence tout juste à faire parler de lui. Porté par Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, pour un investissement de 3,1 milliards d'euros, EuropaCity est le plus important projet privé en France depuis l’ouverture de Disneyland Paris en 1992.

Fleuron touristique du Grand Paris

Ce complexe de 80 hectares, destiné à être l'une des plus grandes destinations de loisirs et de tourisme du Grand Paris, doit sortir de terre d'ici à 2024 sur le Triangle de Gonesse, dans le Val-d'Oise, entre les aéroports de Roissy et du Bourget.

"L'ambition d'EuropaCity est de participer au rayonnement touristique de la destination Paris Ile-de-France en créant une offre de loisirs inédite et en apportant une gamme d'hôtels diversifiée", assure Immochan dans le dossier présenté pour l'ouverture du débat public qui se tiendra du 15 mars au 30 juin 2016 sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Une procédure obligatoire lorsque le coût d’un projet est supérieur à 300 millions d’euros. 

Une offre "inédite" de loisirs et d'hébergements

Outre les 230 000 mètres carrés de commerces, EuropaCity devrait abriter des pistes de ski, un parc aquatique, un cirque nouvelle génération, un complexe de sports extrêmes, des boîtes de nuit, des salles de spectacles et d'exposition…

Côté hébergements, on y trouvera aussi bien des hôtels de standing que des auberges de jeunesse. Au total, ce sont plus de 2700 chambres qui ouvriront. Connecté à la ligne 17 du métro Grand Paris Express, il serait accessible en moins de trente minutes depuis le centre de la capitale. De quoi attirer, selon Immochan, 31 millions de visiteurs par an dont 6 millions de touristes.

Le futur parc aquatique d'EuropaCity.

 

Près de 12000 emplois… sur les dernières terres fertiles d'Ile-de-France

Pour gagner l'adhésion des habitants qui pourront s'exprimer lors du débat public, le maître d'ouvrage met en avant la création de 11 800 emplois directs et non délocalisables, ainsi qu'un positionnement écoresponsable avec la création d'une vaste ferme urbaine et 100% des besoins en énergie produits sur place.

Pas de quoi convaincre les réfractaires au projet, notamment les militants écologistes de la région, qui s'inquiètent de voir les dernières terres fertiles d'Ile-de-France disparaître au profit du géant EuropaCity.

Les opposants s'organisent

"Le vrai enjeu de ce territoire n’est pas d’étaler une ville aéroportuaire tentaculaire, mais de densifier les territoires déjà urbanisés, de permettre aux habitants riverains qui subissent trop de nuisances (bruit, pollution de l’air, espaces naturels détruits, etc) de bénéficier équitablement de la richesse générée par le pôle de Roissy (seulement 1 emploi sur 7 est détenu par les actifs val d’oisiens) et d’empêcher que leur cadre de vie ne soit bradé au profit des spéculateurs fonciers", souligne le Collectif pour le Triangle de Gonesse qui rassemble les opposants.

Enjeux environnementaux, doutes sur les retombées économiques, tensions locales… A l'instar de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, EuropaCity pourrait se transformer en nouvelle Zone à défendre (ZAD, qui n'est pas là une zone d'aménagement différé).

"Je n'ai aucun doute sur le fait que le projet sera différent à l'issue du débat public, nous voulons le faire progresser, l'amender", a assuré Christophe Dalstein, le directeur du projet EuropaCity, lors d'une conférence de presse à Paris le 9 mars.

Vue aérienne sur EuropaCity.

Début des travaux en 2019

A l'issue de la consultation du public, la CNDP ne donne pas un avis mais livre une synthèse des points de vue. Libre au maître d'ouvrage de faire évoluer ses plans. Sur plus de 70 débats publics, moins de 10 ont conduit à l'abandon du projet.

Dans son calendrier prévisionnel, Immochan envisage de lancer les travaux de construction en 2019 pour une ouverture en 2024. Peut-être juste à temps pour les JO d'été de 2024 pour lesquels Paris est candidat.

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