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En direct du Népal, cinq mois après le séisme

 » En zone orange sur la carte du Quai d'Orsay, le Népal est à l'arrêt au niveau touristique. La destination est pourtant loin d'

A peine cinq mois après le premier séisme du 25 avril, nous découvrons, à l'occasion d'un éductour organisé par le réceptif Sita et Air India, une destination certes durement marquée, mais qui se redresse. Le Népal et ses habitants font effectivement preuve d'une forte capacité de résilience.

Le risque zéro n'existe pas

A notre arrivée jeudi 10 septembre, c'est une Katmandou grouillante et active que nous traversons pour rejoindre Boudhanath et son célèbre stupa. Ce haut lieu bouddhiste n'a plus son œil divin, et le sommet est en rénovation, suite à des travaux entamés avant le tremblement de terre. Mais le temple maintient sa fière allure et suscite toujours la dévotion, notamment des Tibétains, qui tournent autour en récitant des mantras (à découvrir dans le diaporama ci-dessous). Aux abords du monument, boutiques, restaurants et habitations sont quasiment tous debouts et les visages affichent des sourires bienveillants. Est-ce la fatalité qui anime les Népalais, sachant que le risque zéro n'existe pas ? Quoiqu'il en soit, le rythme quotidien a repris, si ce n'est dans les échoppes où les touristes se font très rares, hormis quelques Japonais et Américains.

Bhaktapur enchante toujours

Etape incontournable de la vallée de Kathmandu, la cité de Bhaktapur a plutôt bien pansé ses plaies (à découvrir, aussi, à travers le diaporama). Le séisme a toutefois laissé des traces : les tentes de la Croix-Rouge bordant l'accès de la vieille, des photos de disparus ou encore des clichés de temples avant-séisme. Mais la ville conserve encore de très nombreux vestiges et on y circule aisément, malgré bâtisses effondrées et tas de briques. Les potiers et les ébénistes ont repris leur activité, tandis que certains bâtiments historiques ont été reconvertis en restaurants pour maintenir une activité. D'autres, ça et là, sont étayés de madriers, quand de nombreux édifices sont quasiment intacts.

Incompréhension des professionnels locaux

Dans les rues, très (trop) peu de touristes… Valérie Chalopet, business support manager pour le sous-continent indien du DMC Sita, à l'initiative de ce premier éductour depuis le séisme, ne cache pas sa tristesse de voir ce pays qu'elle connaît bien (elle a vécu 3 ans à Katmandou avant de rejoindre Delhi) à l'arrêt. "Je voudrais dire que la solidarité doit s'exercer maintenant ! Les Népalais ont beaucoup de choses à offrir, c'est un peuple méritant." Et d'ajouter qu'elle est quelque peu dépitée de la position du Quai d'Orsay*, qui pénalise la destination alors que rien sur place ne s'oppose à la reprise de l'activité touristique.

"1 touriste fait travailler 3 Népalais"

Un sentiment partagé par notre guide local, Arjun Pokharel : "Les donateurs internationaux ont répondu présents en promettant un apport financier supérieur à ce qu'attendait le gouvernement. Mais maintenant, nous avons besoin des touristes, car tout chez nous est imbriqué d'un point de vue économique. Un touriste amène du travail pour trois Népalais". Une situation d'autant plus vraie en montagne qui dépend quasi entièrement de l'activité trekking.

Dépasser l'image du trek

Un secteur qui d'ailleurs est l'arbre qui cache la forêt car le Népal a tout d'une véritable destination culturelle. "Résumer le Népal à une destination trekking, c'est comme dire que la Thaïlande est une destination plongée !", s'étonne Vanessa Bottineau, conseillère vendeuse Asie chez les Ateliers du Voyage. "Je découvre à peine le Népal mais rien qu'à Bhaktapur il y a plein de choses à découvrir. Bien sûr que je conseillerai le Népal à mes clients", précise -t-elle.

De l'avis de Valérie Chalopet et de Carole Gallo, représentante de Sita pour le Sud de la France, le Népal est aussi mal vendu parce qu'il est mal connu. Un sentiment que partage Magali Bruno d'Apogée Voyages : "Nous avons dû annuler un groupe de 18 personnes pour un voyage de 12 jours, programmé en novembre. Il n'y avait pas de trek, mais la découverte de la vallée de Katmandou ainsi que de la région de Pokhara".

Vers un difficile hiver

"On n'a pas voulu prendre de risque compte tenu de la position du Quai d'Orsay, sachant que la RCP peut aussi se retourner contre l'agence en cas de problème, ajoute Magali Bruno. J'espère néanmoins que nous pourrons reprogrammer le Népal l'année prochaine, ou à défaut dans deux ans".

Alors que se termine la mousson, la haute saison touristique ne prendra donc pas le relais cette année. Pour notre groupe, c'est encore l'heure de la découverte avec de prochaines étapes au parc national de Chitwan, Pokhara et bien sûr Katmandou. Puis viendra pour nous l'heure de repartir, laissant les Népalais aux prémices d'un hiver qui sera très certainement rude et long…

* Certains bâtiments présentant des risques d’effondrement, et face au risque accru de rupture de barrages naturels suite au séisme, le Quai d'Orsay déconseille sauf raison impérative de se rendre au Népal, au minimum jusqu’à la fin de la période de la mousson (de juin à septembre). Pour mémoire, un puissant séisme (magnitude 7,9), suivi de plusieurs répliques, a frappé le Népal le samedi 25 avril 2015. Un autre très puissant séisme (magnitude 7,3), suivi de plusieurs fortes répliques, a frappé le Népal le mardi 12 mai 2015.

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