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Easyvoyage repart à l’offensive

Le portail Easyvoyage a terminé sa restructuration. Son fondateur Jean-Pierre Nadir aborde l'année 2016 avec une nouvelle stratégie. Décryptage.

2015 aura été une année de bouleversement dans la vie d’Easyvoyage. La prise de contrôle par le groupe Webedia signe la fin d'une certaine indépendance, mais aussi du fardeau de la dette.

"L’acte 1 de notre feuille de route consistait à restructurer la dette, ce qui est fait. Cela change la donne. Jusqu’alors, nous remboursions près de 3 millions d’euros chaque année, depuis le LBO de 2009. Autrement dit, nous commencions à travailler pour nous à compter du 1er juillet. Avant cette échéance, c’était pour l’Etat ! Depuis 2 ans, nous conservions une logique défensive. Maintenant, nous entrons dans une stratégie offensive, de développement et d’investissement".

Pour Jean-Pierre Nadir, c’est un nouveau départ, après une phase de restructuration. "En 18 mois, une vingtaine de personnes ont quitté l’entreprise", dont le rédacteur en chef Laurent Serfaty. "Nous sommes désormais 105 employés". L’entreprise a dégagé un EBITDA de 700 000 euros l’an passé, et vise 2 millions d'euros en 2016.

Une féroce concurrence

Le contexte, lui, est toujours aussi challenging, comme aiment dire les Anglo-saxons. La dépendance à Google n’est pas la seule difficulté sur un chemin pavé d’algorithmes évolutifs. Il faut aussi et surtout se battre contre des groupes mondiaux, comme Kayak (Priceline) et autres Skyscanner, lequel a levé 171 millions d’euros en 2015. Sans parler de Momondo, qui a pour sa part levé 100 millions d'euros en 2014.

Dans un tel contexte concurrentiel, le gaulois Easyvoyage n’a-t-il pas l’inconvénient d’être, avant tout, un acteur qui reste franco-français ? Jean-Pierre Nadir s’en défend, et croit plus que jamais à ses ambitions européennes, avec ses nouveaux actionnaires. Des ambitions qui ne sont pas nouvelles, et ont déjà porté leurs fruits en Europe, notamment au Royaume-Uni. L’international représente 20 millions d’euros de chiffre d'affaires par an, soit 35% du total.

Alors que Kayak est devenu quasi marchand, Easyvoyage envisage-t-il de le devenir à son tour, pour garder l'internaute dans le même environnement jusqu'à la réservation ? "Non, bien au contraire, répond l'ancien patron de groupe de presse. Nous avons vocation à rester média. Nous comptons développer la base de membres, c’est là que se situe notre modèle de rétention et d’animation des internautes, avec un matching d’intérêts et des alertes personnalisées. Nous investissons dans les contenus, qui ont une durée de vie plus longue que les spots télévisés"

Synergies avec Webedia

A l’image d’un MisterFly avec Vente-privee.com, le portail compte ainsi s’appuyer sur les membres des différentes entités de Webedia, qui cumule 25 millions de visiteurs uniques par mois. "10 millions de visiteurs uniques ont une appétence pour le voyage", parmi la vingtaine de sites coiffés par Webedia : Allociné, PurePeople.com, 750g.com… Des synergies seront donc développées, à travers des newsletters ciblées et du retargeting.

Jean-Pierre Nadir utilise aussi d'autres leviers afin de limiter sa Google-dépendance. Ses équipes s'appuient sur du contenu unique comme la météo (voir la capture d'écran ci-dessous) les réseaux sociaux et l’engagement des internautes afin d’accroître le trafic. Selon Médiamétrie//Netratings, l'audience globale d'Easyvoyage atteint 3,1 millions de visiteurs uniques par mois, dont 850 000 sur ordinateur, 1,5 million sur smartphone, et près d'1 million sur tablette (certains internautes étant dupliqués). Résolument multi-device, l’entreprise compte d’ailleurs lancer une application "disruptive", d'ici la fin de l'année. Autre nouveauté à venir, dès mars : un comparateur de clubs, histoire de surfer sur la prolifération des marques d’hôtels-clubs développées par les TO.

Le portail veut développer l'aiguillage des internautes par la météo des destinations.

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