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Didier Munin (Boiloris) : L’agent de voyages est dévalorisé

Un bon directeur, une marque, un quartier porteur sont les trois piliers d’une agence, qui peine parfois à recruter. Un paradoxe qu’explique Didier Munin, PDG du réseau Boiloris.

Didier Munin milite pour une revalorisation du métier d’agent de voyages. Le PDG du réseau Boiloris s’étonne que, sur fond de chômage, il soit si difficile de combler ses sept postes en CDI. "Nous observons un grand écart entre nos besoins en collaborateurs avec une forte personnalité, un vrai sens du commerce et un esprit d’initiative, et les CV que nous recevons : des personnes sans grandes motivations envers le tourisme, qui sont arrivées sur un BTS Tourisme par hasard. Je connais des collègues qui ont fermé leur agence faute de personnel. C’est un comble à l’heure où tant de Français cherchent du travail !"

Revaloriser salaires et formations ?

Pour le patron de Boiloris, il faudrait bonifier les salaires des agents de voyages, voire tirer leur formation vers le haut, au-delà du BTS. D’autant que des professionnels du voyage expérimentés – parfois tentés de changer de secteur faute d'évolution de carrière suffisante – font la valeur du point de vente. "Nous le voyons dans nos agences. Les clients ne viennent pas voir Boiloris ou Thomas Cook, souligne Didier Munin. Ils viennent consulter Véronique ou Stéphanie !" Des relations de confiance s'installent, gage de fidélité. "D’ailleurs, les neuf congés de maternité en cours créent de réels manques".

Boiloris est-il au-dessus de la moyenne nationale en termes de rémunération ? Au niveau du salaire de base, non, avoue Didier Munin. "Nos résultats financiers ne nous le permettent pas, pour l'instant. Mais je rêve d'augmenter ma marge pour la redistribuer, et aller à fond dans une dynamique de revalorisation des salaires et de la fonction. Déjà, nos meilleurs vendeurs empochent des marges calculées sur les marges qu'ils engrangent, et non sur les ventes réalisées". 

Cinq nouvelles agences

Boiloris n'en poursuit pas moins son développement. Le réseau a acheté 3 agences de voyages Thomas Cook en juillet 2014, et 5 autres récemment, qui seront des franchisées Thomas Cook : Passy (16e à Paris), rue d’Alésia (14e à Paris) et avenue Bosquet (7e à Paris), Levallois-Perret (92), Charenton-le-Pont (94). Ces points de vente  représentent un volume d’affaires cumulé de 10 millions d’euros par an, et porte le réseau à 33 adresses en Ile-de-France.

La croissance externe est-elle terminée ? Didier Munin ne ferme pas la porte à d’autres acquisitons, selon les opportunités du marché. "Il faut toujours évoluer ". Mais pas dans toutes les directions ni dans toutes les régions françaises. L’heure est plutôt à l’optimisation des ressources.

Plus de réseau national en vue

Le réseau a, un temps, envisagé un réseau national. "J’ai fait marche arrière quand j’ai vu le métier se complexifier. La rentabilité est tellement difficile à atteindre que je préfère me concentrer sur l’Ile-de-France, pour réaliser des économies sur les coûts de fonctionnement et optimiser la visibilité du réseau. Mes points de vente sont accessibles en voiture, ce qui me permet d’être réactif ".

Ce réseau, qui porte haut les couleurs de Jet tours (18 points de vente), Thomas Cook et Club Med, a réalisé en 2014 des ventes de 48 millions d’euros, pour un résultat net de 140 000 euros.

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