Développement durable, le jackpot pour les voyagistes ?

La mise en place d'une stratégie de développement durable est une source d'économies. Lors d'une conférence sur l'IFTM Top Resa, Guillaume Cromer, directeur d'ID Tourisme, évoquait les résultats des actions menées par Thomas Cook en France : "en deux ans, le voyagiste a économisé 600 000 euros".

Le remplacement des ampoules classiques par des LEDs et l'optimisation de l'éclairage dans les 280 agences du réseau et au siège a ainsi engendré 400 000 euros d'économies en deux ans. Parmi les autres actions mises en place figurent aussi le remplacement de la flotte de voitures des commerciaux (120 000 euros) ou la gestion des brochures (41 000 euros).

Intégrer les parties prenantes

Grâce à la décentralisation des plaintes auprès des agences, le coût de l'après-vente a également été réduit de 70% et le temps de gestion de ces plaintes est passé de 90 à 20 jours. "Le développement durable, c'est aussi se soucier de l'intérêt et du bien-être de toutes les parties prenantes, en particulier des clients", explique Guillaume Cromer.

Transat France, engagé dans une démarche de certification avec le label Travelife, a également réussi à diminuer ses coûts et son impact environnemental. Au siège, entre 2011 et 2013, la facture d’électricité a baissé de 6% (10 000 euros d’économies) et celle d’eau de 22% (1150 euros).

Dématérialisation des carnets de voyages

Par ailleurs, entre 2010 et 2013, la baisse du nombre de brochures distribuées a engendré une économie de 150 000 euros. "La dématérialisation des carnets de voyages, pour la totalité des départs chez Look Voyages et les séjours de Vacances Transat, nous a permis d’économiser 425 000 € en 2013 (pochettes, enveloppes, cartouches d’encre, guides, envois postaux…)", précise également la direction de la communication.

Un retour sur investissement important

"Ces démarches peuvent apporter de vrais retours sur investissement. Pourtant, en France, il y a peu d'entreprises du tourisme qui se sont engagées", s'étonne Guillaume Cromer.

Les économies sont encore plus visibles pour les compagnies aériennes. Chez Air Transat, la rénovation des cabines a permis d’alléger les appareils d’environ deux tonnes, générant une réduction de 270,8 tonnes de la consommation de carburant par an. Soit environ 271 500 euros et 825 tonnes de CO2 en moins.

Dans la mise en place d’une stratégie de développement durable, les premières mesures ont souvent un retour sur investissement important. Toutefois, les coûts augmentent au fur et à mesure de la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux.

Prendre en compte la dimension responsable dans la politique d’achats peut parfois alourdir la facture des entreprises. "Peut-être que l’on ne pourra pas offrir 150 000 sacs de voyages qui soient responsable, qu'il faudra offrir autre chose que des sacs de voyage. Cela nous oblige à nous remettre en question", expliquait récemment ainsi Serge Laurens, directeur marketing chez Transat, lors d'un débat.