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Destination Etats-Unis : l’effet Trump en question

 » Quelles sont les conséquences de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir sur le nombre de visiteurs étrangers aux Etats-Unis ? Les professionnels du tourisme apportent de premiers éléments de réponse. »

Donald Trump va-t-il faire fuir les touristes étrangers ? L’arrivée du nouveau locataire de la Maison Blanche pourrait bien écorner l'image de la destination et avoir un impact sur l’activité touristique, et ce alors que vient d’être signée la nouvelle mouture de son décret migratoire, qui entrera en vigueur le 16 mars.

Lors de la publication de la première version du "Muslim Ban", le 27 janvier dernier, les réservations de vols à destination des Etats-Unis avaient ainsi chuté de 6,5%, rappelle le cabinet spécialisé Forwardkeys. De son côté, le site Kayak observait une chute de 23% dans les recherches de vols de l’Europe vers les Etats-Unis, en date du 28 janvier. Interrogés mi-février par l'autre comparateur de vols Cheapflights, 29% des Britanniques – les premiers visiteurs des Etats-Unis après les Canadiens et les Mexicains – se disaient moins enclins à se rendre aux Etats-Unis qu’avant l’investiture de Trump.

Hausse du dollar, baisse des visites

Si les professionnels du tourisme anticipent globalement une baisse de la fréquentation touristique, tous ne l’attribuent pas à "l’effet Trump".

En cause notamment, la hausse du dollar. Les réservations des Britanniques pour l’été 2017 s’affichent ainsi bel et bien à la baisse par rapport à l’année passée selon l’Abta (Association britannique des agents de voyages), précisant toutefois que “c’est toujours le cas lorsque la livre glisse face au dollar”. "En 2016, le taux de change (euro/dollar) s’est dégradé et les réservations ont reculé, alors qu’Obama était encore au pouvoir", souligne de son côté un porte-parole de la fédération allemande des voyagistes.

De son côté, l’Office de Tourisme de New York, NY & Company, a indiqué avoir revu ses prévisions à la baisse, "à la lumière du décret migratoire et des discours associés", s’attendant à accueillir 300 000 visiteurs de moins que les années passées. Un chiffre minime, donc, rapporté aux 12,4 millions de touristes étrangers qui ont visité les Etats-Unis l’an dernier. Il donnerait malgré tout un coup d’arrêt aux bonnes performances de la destination : ce serait la première fois en effet que la fréquentation s’orienterait à la baisse depuis 2008 et la crise financière.

Jusqu'à un million de touristes étrangers en moins en 2020

Euromonitor prévoit lui aussi un léger décrochage à hauteur de plusieurs centaines de milliers de visiteurs internationaux par an, et jusqu’à un million en 2020. Un léger tassement, mais pas de catastrophe pour le moment donc. Pour Carole Ange, directrice générale déléguée de Travel & Co, 2017 devrait ainsi être "année flat", au même niveau que 2016. "On devrait faire une bonne arrière-saison, une fois que M. Trump se sera un peu calmé", ajoute-t-elle.

D’autres professionnels constatent à l’inverse un effet attractif vers les Etats-Unis : l’administrateur du voyagiste québecois Beltour, Hamza Belhajali, a ainsi remarqué une forte hausse de la demande des Québecois pour New York et Washington, "curieux d’aller voir ce qui se passe" sur place.

D’autres destinations se frottent enfin les mains, prêtes à accueillir les touristes déçus des Etats-Unis : "On préfère aller au Mexique ou au Canada à cause de Trump, indique Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde. On a quand même toutes les semaines des gens qui nous disent ça."

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