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Croisières de France au défi d’un deuxième navire

L’exploitation d’une seconde unité à partir de 2014 va forcer la compagnie à franchir un palier périlleux en termes de ventes. Une exigence qui impliquera une évolution du modèle.

Les dirigeants américains de RCCL (Royal Caribbean Cruise Line) ne sont pas du genre patient. Un an seulement après la réouverture de son bureau français, en juillet 2011, le géant de la croisière est en train de procéder à son « redimensionnement », sanction immédiate alors que les résultats 2012 sont en deçà des objectifs (voir encadré).

Ironie du sort : cette année, une autre marque du groupe Royal Caribbean a au contraire prouvé sa solidité sur le marché hexagonal. Croisières de France, filiale de l’espagnol Pullmantur (qui appartient à RCCL), a rempli la totalité de son nouveau navire, l’Horizon, dès sa première saison d’exploitation, passant ainsi de 35 000 passagers en 2011 à environ 55 000 en 2012.

L’AMBIANCE À LA FRANÇAISE, UN CONCEPT

Mais pour la compagnie, il va désormais falloir tenir le rythme de la croissance. Car à partir de 2014, elle va devoir exploiter sous sa marque un deuxième bateau, dont le nom devrait être connu d’ici quelques jours. Antoine Lacarrière, DG de Croisières de France, a milité pour une unité de taille moyenne, « d’environ 1 000 cabines », complété par la suite par un troisième navire de format comparable. « Mais le groupe préférerait me donner un seul paquebot de grande taille, pour limiter les risques, explique-t-il. Un bateau de 1 500 ou 2 000 cabines est rentable à partir de 60 % de remplissage, alors qu’un navire comme l’Horizon (720 cabines, Ndlr) ne l’est qu’à partir de 80 %. »

Dans tous les cas, l’arrivée de cette deuxième unité va forcer Croisières de France à franchir un palier périlleux en termes de capacités à écouler. « Si on doit faire 50 000 passagers de plus d’un coup, on devra forcément se tourner davantage vers les clientèles internationales, reprend Antoine Lacarrière. Aujourd’hui, 10 % de nos clients ne parlent pas Français. Je voudrais atteindre le seuil des 20 % à terme, mais tout en conservant l’ambiance à la française et la langue francophone, qui sont des éléments intouchables de notre concept. »

Le tout inclus est également considéré comme une composante intangible du produit. Mais sur le reste, Antoine Lacarrière ne s’interdit rien. « On conservera un navire sur le concept d’origine, avec des itinéraires classiques en Méditerranée, sur notre coeur de business qui est le 3/4. En revanche, il faut que le second bateau soit plus ouvert, avec des itinéraires plus originaux, par exemple dans le nord de l’Europe, et des durées jusqu’à 14 nuits, ou au contraire des croisières familles avec plus d’animations. Je veux aussi travailler davantage les excursions : pourquoi ne pas proposer de la plongée, du saut en parachute ou des balades en vélo ?» Plus qu’une simple extension de la flotte, c’est donc une vraie évolution de son modèle que Croisières de France prépare. Avec l’obligation de réussir vite et bien.

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