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Crash du Rio-Paris : des défaillances humaines et techniques

Le rapport des experts judiciaires sur l'accident du vol Rio-Paris d'Air France en 2009, qui avait coûté la vie à 228 personnes, conclut à une conjonction d'erreurs humaines et de défaillances techniques.

Le rapport de 356 pages sur l'accident du vol Rio-Paris d'Air France en 2009 mentionne notamment une perte de données due au givrage des sondes Pitot, une procédure inadaptée dans ce cas, mais également une absence de réaction appropriée de l'équipage. C’est ce qu’a révélé, mercredi à l'AFP, une source proche du dossier ayant consulté le rapport.

"Le décrochage a été initié par une trajectoire non maîtrisée alors que survenait la perte de données de pression totale du fait du givrage des sondes Pitot, accompagnée des alarmes et de la dégradation des systèmes associés", selon le document. "Le déficit d'information aux équipages concernant le givrage des sondes ou de l'altitude est contributif de l'effet de surprise", ajoute la même source. Et ce, dans des conditions de vol défavorables : de nuit, en turbulences et sans références visuelles.

Les conclusions mentionnent que la "procédure IAS douteuses (requise lors du givrage des sondes, NDLR), bien qu'adaptée à la situation, était inadéquate au vu des symptômes perceptibles". Les experts pointent aussi le commandant de bord qui "n'a pas assumé ses responsabilités managériales" et "a inhibé la volonté de bien faire du copilote".

Une formation inadaptée

Par ailleurs, la formation est considérée comme inadaptée : "pas d'exigences particulières complémentaires à la compétence du copilote, définies par l'exploitant, pour assumer la fonction de suppléant du commandant de bord".

Des modifications techniques sont aussi épinglées car elles n'ont pas été suivies d'analyse de sécurité tandis que sont notées des "spécifications de certification (CS25) qui n'ont pas évolué à la suite des incidents de perte d'indications de vitesse depuis 2004".

La révélation de ces conclusions intervient au moment où le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), organisme public français chargé des investigations en matière de sécurité aérienne, s'apprête à rendre public jeudi le rapport final d'enquête. Dans l'enquête judiciaire, Airbus et Air France ont été mis en examen en février 2011 pour homicide involontaire.

"Déficiences criantes" dans le suivi par les autorités

Dans un communiqué, le SNPL France ALPA estime que ce rapport met aussi bien en cause la conception de l'avion et les procédures utilisées sur A330 au moment de l'accident que la formation des équipages par leur compagnie. Il insiste également sur les "déficiences criantes dans le suivi par les autorités (DGAC, BEA, AESA en particulier) des multiples incidents similaires ayant précédés l'accident".

Le syndicat "s'indigne de voir que l'AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne), l'organisme responsable de la certification des sondes pitot dont le givrage est la cause initiale de l'accident, refuse d'apporter sa collaboration à la juge d'instruction et aux experts dans l'enquête". 

Le crash d'un Airbus A330 de la compagnie française, qui s'était abîmé le 1er juin 2009 dans l'océan Atlantique au large du Brésil, avait coûté la vie aux 228 passagers et membres d'équipage.

A lire aussi : "La sécurité d'Air France épinglée à la TV".

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