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Corse : Une desserte toujours en zone de turbulences

« Plus belle la Corse » ? La desserte maritime et aérienne de l'Île de Beauté continue d'être secouée par des remous judiciaires et des repositionnements stratégiques destinés à faciliter la vie des insulaires comme à attirer davantage de touristes. Une saga qui n'a pas fini de surprendre. Attention, spoiler alert* !

C'est un feuilleton économique qui n'est pas loin d'essouffler ses spectateurs avec ses intrigues complexes et ses rebondissements à répétition. La desserte de la Corse, particulièrement par voie maritime, a certes des allures de telenovela mais l'enjeu est de taille. Il s'agit d'assurer la liaison entre l'île et le continent, et de sauvegarder tous les emplois qui en dépendent. Dernier retournement de situation en date : la fusion programmée de l'ex-SNCM, devenue Maritima Ferries, avec sa soeur ennemie Corsica Maritima, un consortium d'entrepreneurs insulaires qui a créé une compagnie concurrente, Corsica Linea, après avoir été écarté de la reprise de la SNCM. Alors que le lancement de cette nouvelle compagnie en janvier avait été émaillé d'incidents – des marins grévistes de l'ex-SNCM bloquant son cargo plusieurs jours en rade de Marseille – le PDG de Maritima Ferries, Patrick Rocca, présentait mi-février un projet d'absorption de la société par Corsica Maritima, donnant ainsi naissance à une nouvelle entité dont il devient actionnaire. Les 900 emplois de la compagnie seront sauvegardés, a-t-il assuré, sans convaincre les syndicats. Cependant, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le tribunal de commerce de Marseille, qui a autorisé le rachat de la SNCM par Patrick Rocca en novembre dernier, ne s'est pas encore exprimé sur la question.

Les nationalistes rebattent les cartes

Ce mariage de raison entre Maritima Ferries et Corsica Maritima intervient alors que ces trois derniers mois, le contexte a profondément changé. À l'issue des élections régionales de décembre dernier, les nationalistes sont arrivés au pouvoir, plaidant notamment pour une baisse des subventions publiques sur les liaisons avec le continent. Un changement de cap qui pourrait affecter non seulement Maritima Ferries mais aussi La Méridionale, toutes deux assurant conjointement la DSP (Délégation de service public) qui prend fin, dans sa forme actuelle, en octobre 2016. Sous l'impulsion de ces nouveaux élus, la Collectivité territoriale de Corse entend lancer, d'ici à l'été, une compagnie maritime régionale dont elle serait actionnaire à hauteur de 51 %. La bataille navale pour la desserte maritime de la Corse compterait ainsi un nouvel acteur, en plus du leader Corsica Ferries qui a assuré 80 % du transport de passagers entre la Corse et l'Hexagone en 2015, et de l'Italienne Moby Lines qui revient après cinq ans d'absence avec une ligne entre Nice et Bastia.

Air France monte en puissance

Au beau milieu de cet imbroglio, pour ceux qui craignent de se perdre en mer, l'offre aérienne ne manque pas. Elle explose, même. À l'été 2016, Air France et sa filiale Hop ! proposeront un total de 123 000 sièges dont 43 000 entre la Corse et l'aéroport de Paris CDG (+96 % par rapport à l'été 2015), et 80 000 entre l'île et les régions (+45 %). De quoi largement compenser l'abandon par la compagnie nationale de la desserte d'Orly vers Figari et Calvi au profit d'un code share avec Air Corsica, la compagnie régionale qui assure la délégation aérienne de service public. À noter, les liaisons vers Ajaccio, Bastia, Figari et Calvi au départ de Paris CDG ne seront pas limitées aux week-ends et la saison sera même allongée, en particulier pour Figari desservie d'avril à octobre. Cette offre permettra aux voyageurs de trouver plus aisément des correspondances vers toute l'Europe, mais aussi sur les vols long-courriers d'Air France. Un plus pour la clientèle internationale. D'autres compagnies aériennes relient l'Île de Beauté depuis Paris CDG, sans offrir évidemment les mêmes facilités de bout en bout avec du long-courrier. C'est le cas d'easyJet qui vole vers Ajaccio, Bastia et Figari, et d'XL Airways qui dessert les mêmes destinations. Au départ des régions, l'Espagnole Volotea proposera cet été vingt routes vers la Corse (Ajaccio, Bastia, Figari). Les compagnies proposent donc une offre aérienne consolidée et étoffée, qui contraste avec l'incertitude qui règne encore sur l'offre maritime.

* Avertissement qu'un élément scénaristique va être dévoilé.

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