Comprendre Criteo et ses ambitions dans le voyage
Pépite du web cotée au Nasdaq, Criteo est le spécialiste français de la publicité ciblée. Pourquoi et comment les sites de voyage l'adoptent ? Les réponses de son DG France Thomas Jeanjean.
L’Echo touristique : Vous avez réalisé un chiffre d’affaires de 444 millions d’euros en 2013. Quelle est la place du tourisme dans votre activité ?
Thomas Jeanjean : Le tourisme est un de nos secteurs historiques, et figure dans notre Top 3 des verticaux avec le retail et les annonces classées. Nous ne pouvons pas être plus précis dans notre communication publique. Dans le domaine de l’e-tourisme, nous avons participé ou facilité l’équivalent de 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013, au niveau mondial. Nous travaillons avec des entreprises telles que Booking, Expedia, Lastminute, Odigeo, et des acteurs plus locaux comme Ecotour et Promovacances. De la réservation d’hôtels à celle de billets d’avion, nous couvrons toute la chaîne du travel.
Dans l’e-tourisme, comme dans l’e-commerce en général, le prix est le déclencheur d’achat. C’est ce que nous constatons lorsque nous testons nos publicités. Néanmoins, il faut savoir délivrer le bon message, à la bonne personne, au moment le plus opportun.
Vous travaillez sur un modèle au CPC (coût par clic), et non au CPA (coût par acquisition). Pourquoi ?
Pour bien comprendre notre logique, il faut repartir de l’historique. Le display (publicité classique sur Internet sous la forme de bandeaux, pavés, skyscrapers, Ndlr) présente des limites en termes de qualité d’inventaire et de visibilité. Entre 50% et 60% des bannières ne sont tout simplement pas vues par les internautes. Partant de ce constat, Criteo a développé un modèle disruptif, à la performance, avec un paiement au CPC. Nos clients payent uniquement si l’internaute a cliqué sur la bannière. Ils ne prennent pas de risque, d’autant que nous optimisons à la conversion, grâce à nos algorithmes qui prédisent l’achat, et pas seulement le clic. Nous n’avons pas opté pour le CPA, dans la mesure où il induit le biais de l’annonceur et de la qualité de sa promesse (autrement dit, si le produit de l'annonceur manque d'intérêt, le taux de conversion sera mauvais, Ndlr). Ce modèle, que des concurrents ont toutefois adopté, est compliqué à mettre en œuvre.
Quels sont vos tarifs ?
Entre 0,15 et 0,70 euro le clic, tous secteurs confondus, selon la campagne et le volume. Dans le voyage, nous sommes dans ce même ordre de grandeur.
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