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CDG Express : les compagnies françaises refusent de régler l’addition

"Inacceptable", le mot est lâché. C’est ainsi que le PDG d’Air France-KLM qualifie le projet de taxe sur les billets d’avion pour financer le CDG Express. Une position partagée par l’ensemble du pavillon français, inquiet de devoir assumer de nouvelles charges.

Encore à l’état de projet, la taxe sur les billets d’avion envisagée par le gouvernement afin de financer le CDG Express suscite d’ores et déjà une levée de boucliers du côté des compagnies françaises, Air France en tête. Selon une information des Echos, cette taxe, d’un montant légèrement supérieur à 1 euro par billet pour les vols à l’arrivée et au départ de Roissy, serait appliquée dès 2017.

Une facture de 17 millions d'euros par an pour Air France

Arrivé aux commandes du groupe Air France-KLM en juillet, Jean-Marc Janaillac a jugé "inacceptable", dans une lettre adressée au Premier ministre Manuel Valls, "que la construction du CDG Express génère une charge supplémentaire pour Air France dès 2017 et jusqu'à sa mise en service" en 2023. Ce proche de François Hollande craint notamment de voir le contexte social se dégrader un peu plus si ce projet était confirmé.

Une inquiétude partagée par le PDG d'Air France Frédéric Gagey. "Air France est favorable au projet Roissy-Charles de Gaulle Express. Mais nous sommes tout à fait réticents à l'idée de garantir, via une taxe sur les billets d'avion, la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs", a-t-il souligné dans un communiqué publié le 25 août suite aux révélations du quotidien économique. La compagnie tricolore considère que la facture se monterait à 17 millions d'euros par an dès 2017.

La Fnam demande une compensation

Des estimations rejoignant celles de la Fnam (Fédération nationale de l’aviation marchande), laquelle représente plus de 95% du transport aérien français et annonce un coût annuel pour ses adhérents de près de 20 millions d’euros. Egalement pour des impératifs de compétitivité, la Fnam souhaite que d’autres sources de financement soit identifiées (partenariat public-privé, taxe Grand Paris, prélèvements sur la recette des parcs de stationnements…).

"Si le choix de financement finalement retenu prend quand même la forme d’une taxe passager, la Fnam demande à ce que cette taxe soit compensée par la réduction équivalente d’une autre taxe imputée aux compagnies aériennes desservant CDG", plaide-t-elle dans son communiqué du 25 août.

La compétitivité du pavillon français en danger

La construction de la future ligne directe entre la Gare de l'Est et l'aéroport de Roissy doit coûter 1,4 milliard d'euros, auxquels s’ajouteront 280 millions pour le matériel roulant, selon l'enquête publique achevée mi-juillet. Avec un tel montant, les études préliminaires ont jugé qu’un prix du billet à 24 euros ne suffirait pas à financer la liaison ferroviaire.

Si l’hypothèse d’un nouveau prélèvement suscite autant d’émois, c’est que le pavillon français s’estime déjà surtaxé. Taxe d’aéroport, taxe aviation civile, taxe de solidarité dite taxe Chirac… Autant de charges qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français dans un secteur très concurrentiel avec le développement des low cost et des compagnies du Golfe.

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